Dans les montagnes et les plaines semi-arides aux alentours de Midelt, dans le Moyen Atlas, l’accès à l’eau est un des facteurs limitant les activités agricoles et humaines. Cette zone était anciennement couverte de forêts, constituées principalement de chênes verts et de cèdres de l’Atlas. L’expansion non contrôlée des activités humaines a entraîné la dégradation de ces forêts et de la production des parcours pour l’élevage. En conséquence, les activités humaines se tournent de plus en plus vers l’arboriculture, principalement la production des pommes. Cependant, le pommier n’est pas résistant à la sècheresse et nécessite d’être irrigué dans cette zone. Les forages de plus en plus nombreux minent l’aquifère. De plus, les infiltrations d’eau de pluie pour recharger la nappe phréatique diminuent à cause de la dégradation des bassins versant.
Le khtarat - nommés qanat, kariz, karez, ou foggara dans d’autres régions du Maroc – est un système de collecte des eaux souterraines fonctionnant par gravitation. Un tunnel horizontal (riäbät) est creusé légèrement en pente, pour atteindre une source d’eau détectée par un sourcier. Afin d’évacuer les déblais et ventiler le tunnel pour permettre aux travailleurs de respirer, des cheminées verticales (aussi appelées khtarat) sont creusées.
Le creusage se fait à l’aide de burins et de marteaux, puis les déblais sont éliminés via les cheminées verticales à l’aide d’une corde et d’un remonte-charge manuel. Les tunnels sont creusés dans une couche assez stable pour éviter les éboulements, mais assez meuble afin de faciliter le creusage.
Le khtarat est un système durable de collecte des eaux pour les raisons suivantes :
•Il fonctionne par gravitation et ne consomme donc pas d’énergies fossiles.
•Il ne nécessite que peu d’intrants. Les seuls intrants nécessaires sont le creusage lors de la mise en place, et deux jours annuels d’entretien réunissant une dizaine de personnes pour un système de khtarat de 50 m de profondeur.
•Il ne collecte que les eaux renouvelables et ne touche pas aux eaux fossiles, ce qui le rend plus durable par rapport à un système de collecte des eaux par pompage.
•Le système étant communautaire, un accès plus équitable à l’eau est garanti, ce qui diminue les inégalités sociales.
Malheureusement, à cause des pompages non contrôlés dans la zone, le niveau de l’aquifère baisse, et par conséquent les khtarats conduisent de moins en moins d’eau. De plus, une grande partie de l’eau est utilisée pour la production des pommes, gourmande en eau, alors que d’autres cultures (abricotiers par exemple) survivent sans irrigation additionnelle en été.
Les utilisateurs apprécient le fait que dans le khtarat l’eau s’écoule par gravitation, sans utilisation de motopompes et de gasoil. En revanche, ils regrettent que l’eau ne soit pas disponible toute l’année. Cette pénurie est due au manque de recharge de l’aquifère causée par la dégradation des zones en amont et la diminution de neige en hiver.
Location: Midelt, Morocco
No. of Technology sites analysed: single site
Spread of the Technology: applied at specific points/ concentrated on a small area
In a permanently protected area?:
Date of implementation: 10-50 years ago
Type of introduction
Specify input | Unit | Quantity | Costs per Unit (Dirham) | Total costs per input (Dirham) | % of costs borne by land users |
Labour | |||||
Creusage | Jours-personne | 38.0 | 80.0 | 3040.0 | 100.0 |
Equipment | |||||
Seau | pièces | 5.0 | 10.0 | 50.0 | 100.0 |
Marteau | pièces | 2.0 | 40.0 | 80.0 | 100.0 |
Burin | pièces | 4.0 | 30.0 | 120.0 | 100.0 |
Pelle | pièces | 2.0 | 40.0 | 80.0 | 100.0 |
Monte-charge | pièce | 1.0 | |||
Total costs for establishment of the Technology | 3'370.0 | ||||
Total costs for establishment of the Technology in USD | 337.0 |
Specify input | Unit | Quantity | Costs per Unit (Dirham) | Total costs per input (Dirham) | % of costs borne by land users |
Labour | |||||
Nettoyage et entretien | jours-personne | 20.0 | 80.0 | 1600.0 | 100.0 |
Total costs for maintenance of the Technology | 1'600.0 | ||||
Total costs for maintenance of the Technology in USD | 160.0 |
L'irrigation permet la croissance de cultures.
Le système permet l'abreuvement d'animaux dans cette zone sans eaux de surface.
Permet de diversifier les cultures.
Permet l'irrigation d'une surface, donc sa mise en culture.
L'eau d’origine souterraine est bue sans traitements.
Le système permet l'abreuvement d'animaux dans cette zone sans eaux de surface.
Si le khtarat ne s'assèche pas à cause du creusage d'autres puits, de la réduction de l'infiltration par la dégradation du couvert végétal, ou de la réduction des précipitations.
Chaque goutte d'eau utilisable est utilisée. Le khtarat n'augmente que peu la demande en eau d’irrigation vu qu'il limite la consommation aux eaux renouvelables.
Le droit d'utilisation de l'eau est amélioré et plus égalitaire dans ce système de khtara communautaire, par rapport à un système de pompage individuel, qui abaisse le niveau de la nappe et assèche les domaines des voisins n'ayant pas les moyens de pomper.
Car c'est un système communautaire par gravitation, ne nécessitant pas de pompage coûteux.
L'eau des précipitations qui s'infiltre peut être utilisée.
L’eau de l’aquifère est utilisée, elle diminue donc. Mais seulement une partie de la recharge est utilisée, et les eaux fossiles ne sont pas utilisées.
Permet de diversifier les cultures grâce à l’irrigation.
Permet de diversifier les cultures grâce à l’irrigation.
Une utilisation accrue de la nappe en amont entraîne une réduction de l'eau disponible en aval.