Sur des terrains à faible pente, des bandes enherbées d’une largeur de 0,80 m à 1 m sont établies avec un écartement de 20 à 80 m. Des herbacées locales (p.ex. Andropogon gayanus, Cymbopogon schoenateus, Vetivera nigritiana) sont semées ou des souches (plantules) sont plantées au début de la saison humide. Comme les cordons pierreux, les bandes enherbées sont implantées le long des courbes de niveau pour freiner les eaux de ruissellement, augmenter l’infiltration et retenir les sédiments. Les bandes enherbées grandissent avec la sédimentation, ce qui maintient l’effet de rétention d’eau contrairement aux ouvrages mécaniques (cordons, diguettes).
Le choix des herbes se fait en fonction des utilisations recherchées par les paysans (pailles, foins, confection des nattes, toitures des cases, construction de greniers en paille, balais etc.). Dans les zones d’embouche bovine et ovine, la végétalisation des bandes en plantes fourragères peut augmenter l’intérêt et l’acceptation de la mesure. Il est recommandé de combiner les bandes enherbées avec la régénération naturelle assistée en ligneux ou avec des arbres plantés.
Conçue comme mesure antiérosive, les bandes enherbées freinent le ruissellement de l’eau lors des fortes pluies. Elles favorisent une meilleure répartition de l’eau pluviale sur le terrain et son infiltration. Les bandes enherbées contribuent à une sédimentation en amont des bandes et diminuent ainsi l’érosion des couches fertiles du sol. Les racines des herbacées fixent la terre. Malgré une certaine compétition pour l’eau entre la végétation des bandes et les plantes de culture, l’effet positif sur le rendement domine. En même temps, les cultures sont protégées contre l’érosion éolienne. Grâce à la végétation, les bandes enherbées contribuent à réduire la température du sol.
Comme les cordons pierreux, les bandes enherbées diminuent aussi les effets néfastes des pluies fortes ou violentes, phénomènes qui devraient s’accentuer avec le changement climatique. Le rendement des superficies aménagées en bandes enherbées (pure) a augmenté de 50 kg par hectare et par an pour le mil et de 125 kg pour la paille en comparaison avec des parcelles non traitées. Les rendements peuvent être considérablement accrus grâce à la combinaison des bandes enherbées avec fumier, paillage et parcage d’animaux. Les meilleurs résultats avec une augmentation moyenne de 280 kg de mil par hectare (et de 370 kg de paille/ha) ont été obtenus avec la combinaison du paillage et du parcage. Les bandes enherbées améliorent donc les rendements céréaliers et fourragers pour les animaux (paille plus herbes sur les bandes).
L’augmentation de la production améliore la sécurité alimentaire et l’alimentation du bétail. La paille récoltée sur les bandes enherbées sert à d’autres fins (clôtures, toitures) et permet des recettes grâce à la vente des produits traditionnels comme des nattes.
La levée des herbacées n’est jamais uniforme, d’où le problème des bandes trouées dans lesquelles il faut semer à plusieurs reprises. Pour protéger les bandes enherbées du broutage des animaux lors de la première année, une surveillance du site est recommandée, ce qui exige une gestion rigoureuse des troupeaux des villages et/ou ceux de passage. Certaines herbacées tendent à envahir les champs, ce qui impose le fauchage avant la fleuraison et un labour régulier des côtés de la bande pour la redresser et la délimiter. Les bandes enherbées nécessitent un remplacement régulier des plants morts. Elles ont plus de chance d’être entretenues lorsqu’elles présentent un intérêt économique, par exemple si elles produisent du foin pour le bétail ou leur production peut être vendue comme fourrage ou matériel de construction.
C’est une technique conçue surtout pour les terres à vocation agricole mais aussi appliquée pour des zones pastorales si les plates sont protégées au moment de leur établissement. Les bandes enherbées sont indiquées en zones sahéliennes et soudaniennes dans une fourchette de pluviométrie de 400 à 1000 mm/an sur les terrains à pente < 2%. Les unités écologiques suivantes se prêtent à cette mesure : terres dunaires, glacis, plaines (hauts glacis). Les bandes enherbées conviennent surtout pour les zones non caillouteuses à pluviométrie plus élevée.
Lieu: Filingué, Ouallam, Tillabéri, Tera, Niger, Niger
Nbr de sites de la Technologie analysés:
Diffusion de la Technologie: répartie uniformément sur une zone (approx. 10-100 km2)
Dans des zones protégées en permanence ?:
Date de mise en oeuvre: il y a entre 10-50 ans
Type d'introduction
Spécifiez les intrants | Unité | Quantité | Coûts par unité (CFA Franc) | Coût total par intrant (CFA Franc) | % des coût supporté par les exploitants des terres |
Main d'œuvre | |||||
main d'oevre | ha | 1,0 | 46,7 | 46,7 | 100,0 |
Matériel végétal | |||||
sémences | ha | 1,0 | 3,3 | 3,3 | 100,0 |
Coût total de mise en place de la Technologie | 50.0 | ||||
Coût total de mise en place de la Technologie en dollars américains (USD) | 50.0 |
Part of the plot is taken up by the grass strips, reducing the area left for growing crops
L’augmentation de la production améliore la sécurité alimentaire et l’alimentation du bétail. La paille récoltée sur les bandes enherbées sert à d’autres fins (clôtures, toitures) et permet des recettes grâce à la vente des produits traditionnels comme des nattes.