La Technologie de «restauration des parcours» est appliquée sur les sites dégradés de la «zone centrale de conservation» de 3 100 ha (zone centrale avec une pression de pâturage minimisée, destinée au tourisme) et de la «zone tampon» (zone entourant la «zone centrale de conservation» avec une pression de pâturage réduite), de la Réserve naturelle communautaire de Kalama (d’une superficie totale de 9 500 ha).
Les principales caractéristiques de la Technologie sont la coupe des végétaux ligneux envahissants (principalement Acacia reficiens) et le réensemencement avec une graminée (Cenchrus ciliaris). L’Acacia reficiens (communément appelé acacia à écorce rouge, à épine rouge ou «false umbrella tree») est un arbre ou arbuste indigène qui est considéré comme une espèce envahissante car il peut affecter les zones dégradées qui présentent des sols nus ou perturbés. Cette espèce est très opportuniste et rustique, et peut par la suite se développer sur de vastes zones de végétation indigène. L'invasion peut aller jusqu’à former une canopée fermée ou presque fermée avec des fourrés d'Acacia reficiens, qui empêchent les animaux d'entrer et d'accéder au fourrage, rendant ainsi la zone inaccessible au pâturage et au broutage des animaux. En outre, il peut être observé que le sol, sous cette canopée, reste nu et que la croissance des herbes semble supprimée. Par voie de conséquence, la couche superficielle du sol est compactée ou forme une croûte qui empêche l'infiltration de l’eau. Pendant les pluies irrégulières mais abondantes, la majeure partie de l'eau ruisselle (les recherches réalisées dans des zones proches montrent que le ruissellement représente entre 60-80% des précipitations) et augmente l'érosion des sols et la dégradation des terres malgré une couverture forestière plutôt bonne. La productivité en herbe et en fourrage des parcours dans ces zones est réduite à une fraction de leur potentiel.
L'activité principale est la coupe des arbres et arbustes à une hauteur d’environ 1 m. Les troncs et branches principaux peuvent être utilisés pour les clôtures, les constructions temporaires de maison, le bois de chauffage et le charbon de bois. La plupart des arbres coupés et branches restantes sont utilisés pour être étendus sur les terres nues où les arbres et arbustes ont été coupés. Sous cette matière morte, le sol nu bénéficie d’une couverture qui crée les conditions favorables et le microclimat nécessaires aux termites et autres animaux du sol, qui casse la croûte superficielle du sol et permet l'infiltration de l'eau lors des prochaines pluies. Cela permet la repousse des graminées, en particulier dans les zones protégées par les branches. Aux saisons suivantes, la propagation des herbes peut également se faire dans les zones non protégées par les branches. De plus, l'ensemencement des parcours avec Cenchrus ciliaris (également appelé « buffel-grass » ou «African foxtail grass»), graminée originaire d’Afrique, permet la croissance d'une plante de grande valeur fourragère. Les graines sont semées à la volée (à la main) sur les zones traitées et germent à la saison suivante des pluies. Le premier verdissement est visible aux endroits où les branches et les morceaux de bois couvrent le sol. De là, les herbes locales annuelles et pérennes commencent à coloniser les terres et à s'étendre aux saisons suivantes jusqu'à ce que, idéalement, toute la zone qui a été mise à nue soit couverte de graminées pérennes à valeur fourragère. Parallèlement à la coupe et au réensemencement, il y a une réduction de la pression de pâturage et une période de repos pendant au moins une saison sèche, ce qui est facilité par le fait que les zones traitées sont situées dans la zone centrale de conservation ou dans la zone tampon. Cela implique la coopération des membres de la Réserve naturelle de Kalama, qui acceptent de restreindre le pâturage dans la zone tampon et plus encore dans la zone de conservation centrale. La durée exacte du pâturage qui est permise dans chacune de ces deux zones, varie d'une année à l’autre, en fonction de la sévérité de la sécheresse et de la disponibilité du fourrage. Alors que la pression de pâturage du bétail peut être régulée, le pâturage par la faune sauvage reste incontrôlé. Les principaux herbivores sont les zèbres, les éléphants et un certain nombre d'espèces différentes de gazelles et d'antilopes. La pression de pâturage par la faune sauvage varie mais peut être importante à certaines périodes.
La réhabilitation des pâturages dégradés est l'objectif principal de la Technologie. Les autres bénéfices de la Technologie comprennent: 1) l’augmentation de la disponibilité de fourrage pour la communauté; 2) l'augmentation de la production animale; 3) la réduction de l'érosion des sols et des inondations. Les exploitants des terres bénéficient de ces avantages, mais souhaiteraient que de plus grandes zones soient restaurées de la même manière. Cependant, le facteur limitant est le financement nécessaire pour payer la main-d'œuvre, qui est le principal intrant requis pour réaliser les activités de coupe et de réensemencement. La mise en place d'un marché pour enlever les troncs principaux et produire et vendre du charbon de bois représente une opportunité pour envisager plus de bénéfices immédiats et de revenus en espèces pour payer l’investissement nécessaire aux coupes.
Lieu: Comté de Samburu, Kenya
Nbr de sites de la Technologie analysés: 2-10 sites
Diffusion de la Technologie: appliquée en des points spécifiques ou concentrée sur une petite surface
Dans des zones protégées en permanence ?:
Date de mise en oeuvre: 2006; il y a entre 10-50 ans
Type d'introduction
Spécifiez les intrants | Unité | Quantité | Coûts par unité (Kenya Shillings) | Coût total par intrant (Kenya Shillings) | % des coût supporté par les exploitants des terres |
Main d'œuvre | |||||
Suppression d’Acacia reficiens | jours-personne | 1200,0 | 450,0 | 540000,0 | |
Semis à la volée (à la main) des semences de Cenchrus ciliaris | jours-personne | 1200,0 | 450,0 | 540000,0 | |
Equipements | |||||
Machettes | uniés | 40,0 | 500,0 | 20000,0 | |
Matériel végétal | |||||
Semences de Cenchrus ciliaris | kg | 2520,0 | 50,0 | 126000,0 | |
Autre | |||||
Transport des travailleurs vers et à partir du site | litre | 600,0 | 100,0 | 60000,0 | |
Coût total de mise en place de la Technologie | 1'286'000.0 | ||||
Coût total de mise en place de la Technologie en dollars américains (USD) | 12'732.67 |
à cause de la dégradation de la production fourragère, qui était minime avant, à la fois pour les graminées (qui résistaient difficilement à la pression de pâturage) et pour les matériaux de broutage accessibles.
Les herbes pérennes étaient ramenées.
Le bois coupé des espèces envahissantes peut être utilisé pour la production de charbon de bois, et de matériaux de construction. La quantité est élevée mais la commercialisation est encore faible, la plus grande partie est donc laissée et épandue sur le sol.
Une espèce ligneuse dominante et envahissante était retirée pour permettre à d'autres espèces indigènes de repeupler la zone.
Il existe encore un potentiel de diminution du ruissellement, puisque le système continue de récupérer et de s'améliorer.
Des dommages sur les ponts importants, mais aussi sur de plus petits ponts au sein de la Réserve.