Aire de pâturage soumise à la régénération naturelle assistée à Sinder dans le département d'Abala, région de Tillabéri, Niger (Abdoulaye Sambo Soumaila)

Régénération Naturelle Assistée sur des terres agro-pastorales, sylvo-pastorales et pastorales du Niger (Niger)

Description

La régénération naturelle assistée (RNA) en zone pastorale est une pratique simple et peu coûteuse d'agroforesterie qui consiste à repérer et à préserver des rejets de souches des ligneux et/ou d'herbacées sur des terres communautaires agro-pastorales, sylvo-pastorales et pastorales ; il s’agit d’accélérer ou d’orienter en fonction de ses centres d’intérêt le processus de la régénération naturelle des plants et/ou des herbacées, issus de semis naturels ou de rejets existants dans un peuplement.

La RNA est connue comme une technologie d’agroforesterie appliquée dans les champs des zones agricoles ou agro-pastorales, et sur les terres sylvo-pastorales toujours en zone agricole, qui subissent les effets d'érosion hydrique et éolienne suite à (i) l'abattage des arbres dans les champs et le défrichement des jeunes pousses, (ii) la surexploitation des terres, et (iii) au processus de désertification. Dans la zone pastorale du Niger, les populations locales, constituées essentiellement d’éleveurs transhumants et/ou nomades (touareg, peulh bororos, arabes et toubous) tirent, comme au sud du pays, leurs revenus de l’exploitation des ressources naturelles avec leurs forces de travail et leurs équipements techniques rudimentaires. Sur cette bande sahélo-saharienne, les populations locales ont développé des savoir-faire locaux en matière de gestion durable des terres, notamment la pratique de la régénération naturelle assistée sur des terres réservées exclusivement aux pâturages.

La forte poussée démographique accroît de manière spectaculaire la pression sur les ressources naturelles. En combinaison avec les effets des changements climatiques et de la désertification, le processus de dégradation des terres s’est accéléré, avec pour conséquence principale l’instauration depuis plusieurs décennies de déficits chroniques alimentaires et fourragers sur l’ensemble du territoire national. Face à ces multiples défis environnementaux et écologiques, l’État et ses partenaires au développement ont remis à jour à la fin des années 1990 la technologie de la régénération naturelle assistée (RNA) à travers plusieurs expériences.
La RNA consiste à accélérer ou à orienter en fonction des objectifs recherchés le processus de la régénération naturelle des plants et des herbacées issus de semis naturels ou de rejets existants dans un peuplement. En effet, les souches d’arbres et les systèmes radiculaires vivants poussent plus rapidement que les jeunes plants obtenus à partir de semences. Dans les champs en zone agricole, la RNA est une technique de défrichement amélioré qui consiste à repérer et à préserver des rejets de souches des ligneux lors des opérations de défrichement : la gestion des rejets de souches peut être accompagnée par un ensemencement (enrichissement) avec des espèces choisies. Le repérage est effectué par les producteurs agricoles au moment du sarclage du champ par simple identification de l’espèce végétale. La préservation consiste à couper les tiges faibles et à créer les conditions d’un meilleur développement autour des plants. Sur les terres communautaires sylvo-pastorales, elle se traduit par la multiplication végétative de certaines espèces qui offrent beaucoup d’opportunités pour la RNA. Dans la nature, certaines espèces ont la capacité de drageonner (Balanites aegyptiaca, Faidherbia albida, Bombax costatum, Cassia sieberiana, Crataeva adansonii, Detarium microcarpum, etc.) ou de se multiplier par marcottage (Guiera senegalensis, Combretum micranthum, Pterocarpus erinaceus, etc.).
En zone pastorale, cette pratique est développée par les éleveurs à travers des modes d’exploitation des ressources communautaires : optimisation de la durée d’exploitation des pâturages lors de la transhumance, élagage des arbres, sélection des parcours de transhumance pour favoriser la RNA à travers le déplacement des animaux, suivi et protection des espèces végétales appétibles par le bétail, ensemencement de plantes fourragères locales dans des zones caractérisées par de faibles couvertures végétales, protection de certaines espèces favorisant le développement de la couverture végétale, etc.

De plus en plus de projets de développement tentent de développer ces pratiques locales de régénération naturelle assistée notamment dans le nord de la région de Tahoua et le sud de la région d’Agadez. Les principaux objectifs de la RNA sont : (i) la protection des terres de culture à travers la lutte contre l’érosion éolienne et hydrique, (ii) l’amélioration de la fertilité des sols, (iii) la production de bois de chauffe ou de service, (iv) la production de fourrage pour les animaux, (v) la réduction de l’évapotranspiration, et (vi) la restauration et la préservation des ressources fourragères en zone pastorale.

Dans les zones agricoles et agro-sylvo-pastorales, il est attendu les résultats suivants : (i) l’accroissement significatif des ressources ligneuses pour les besoins énergétiques, fourragers et de services, (ii) une hausse des rendements agricoles, et (iii) la création de nouvelles sources de revenus permettant aux producteurs agricoles d’améliorer leurs conditions de vie. Dans la zone pastorale, les résultats attendus sont : (i) la conservation et la préservation des espèces végétales appétibles par le bétail dans les aires de pâturage, (ii) l’accroissement des ressources fourragères et ligneuses, et (iii) la restauration de la couverture végétale sur les terres pastorales dégradées.

La technologie de la RNA nécessite essentiellement de la main d’œuvre et des petits équipements (binette, coupe-coupe, daba, hilaire). Ses faibles coûts de mise en œuvre et d’entretien constituent le principal avantage de cette technologie ; ils expliquent la facilité de son adoption et sa large diffusion auprès des agro-pasteurs et des éleveurs. L’absence d’un suivi régulier des réalisations et les faiblesses dans l’application des lois sur la gestion des ressources forestières limitent les impacts écologiques et socio-économiques de la RNA au Niger, surtout en zone pastorale.

Lieu

Lieu: Commune urbaine d'Abala, Département d'Abala, Région de Tillabéri, Commune urbaine d'Abalak, Département d'Abalak, Région de Tahoua, Niger

Nbr de sites de la Technologie analysés: 2-10 sites

Géo-référence des sites sélectionnés
  • 6.0886, 15.4679
  • 3.33424, 15.25866
  • 3.10044, 15.00621

Diffusion de la Technologie: répartie uniformément sur une zone (approx. > 10 000 km2)

Dans des zones protégées en permanence ?:

Date de mise en oeuvre: 2010; il y a moins de 10 ans (récemment)

Type d'introduction
Rejets de palmiers doum sur une terre sylvo-pastorale du village de Guidan Bawa (Commune urbaine de Mayahi, Département de Mayahi, Région de Maradi) (Rabo Issaka, SahelBio)
Aires de pâturage de Sinder où est appliquée la RNA en zone pastorale par les éleveurs transhumants. (Abdoulaye sambo Soumaila)

Classification de la Technologie

Principal objectif
  • améliorer la production
  • réduire, prévenir, restaurer les terres dégradées
  • préserver l'écosystème
  • protéger un bassin versant/ des zones situées en aval - en combinaison avec d'autres technologies
  • conserver/ améliorer la biodiversité
  • réduire les risques de catastrophes
  • s'adapter au changement et aux extrêmes climatiques et à leurs impacts
  • atténuer le changement climatique et ses impacts
  • créer un impact économique positif
  • créer un impact social positif
L'utilisation des terres
Les divers types d'utilisation des terres au sein du même unité de terrain: Oui - Agro-sylvo-pastoralisme

  • Terres cultivées
    • Cultures annuelles: céréales - mil, céréales - sorgho, légumineuses et légumes secs - pois
    Nombre de période de croissance par an: : 1
  • Pâturages
    • Nomadisme
    • Pastoralisme de type semi-nomade
    Type d'animal: caprine, chameaux, mules et ânes
  • Forêts/ boisProduits et services: Bois d'œuvre (de construction), Pâturage/ broutage

Approvisionnement en eau
  • pluvial
  • mixte: pluvial-irrigué
  • pleine irrigation

But relatif à la dégradation des terres
  • prévenir la dégradation des terres
  • réduire la dégradation des terres
  • restaurer/ réhabiliter des terres sévèrement dégradées
  • s'adapter à la dégradation des terres
  • non applicable
Dégradation des terres traité
  • érosion hydrique des sols - Wt: perte de la couche superficielle des sols (couche arable)/ érosion de surface, Wg: ravinement/ érosion en ravines
  • érosion éolienne des sols - Et: perte de la couche superficielle des sols (couche arable), Ed: déflation et déposition
  • dégradation chimique des sols - Cn: baisse de la fertilité des sols et réduction du niveau de matière organique (non causée par l’érosion)
  • dégradation biologique - Bc: réduction de la couverture végétale, Bh: perte d’habitats, Bq: baisse de la quantité/ biomasse, Bs: baisse de la qualité et de la composition/ diversité des espèces
Groupe de GDT
  • agroforesterie
  • pastoralisme et gestion des pâturages
  • Amélioration de la couverture végétale/ du sol
Mesures de GDT
  • pratiques agronomiques - A7: Autres
  • pratiques végétales - V1: Couverture d’arbres et d’arbustes, V2: Herbes et plantes herbacées pérennes , V5: Autres

Dessin technique

Spécifications techniques
Le croquis 1 montre des jeunes pousses dont le nombre est réduit pour permettre leur meilleur développement.
Author: PASADEM, Maradi, Niger
Le Croquis 2 présente la structure d’une tache de doum, montrant l’interdépendance entre les différents rejets.
Author: Peltier Régis (CIRAD, France), Claudine Serre Duhem (expert indépendant, France) et Aboubacar Ichaou (INRAN, Niger) (2008) : « Valoriser les produits du palmier doum pour gérer durablement le système agroforestier d’une vallée sahélienne du Niger et éviter sa désertification. », VertigO (La revue en sciences de l'environnement), Vol 8, n°1, avril 2008, page 10
Le croquis 3 présente un schéma de sylviculture du doum par cellules de régénération, sur une durée de 30 ans, en zone agricole.
Author: Peltier Régis (CIRAD, France), Claudine Serre Duhem (expert indépendant, France) et Aboubacar Ichaou (INRAN, Niger) (2008) : « Valoriser les produits du palmier doum pour gérer durablement le système agroforestier d’une vallée sahélienne du Niger et éviter sa désertification. », VertigO (La revue en sciences de l'environnement), Vol 8, n°1, avril 2008, page 10

Mise en œuvre et entretien : activités, intrants et coûts

Calcul des intrants et des coûts
  • Les coûts sont calculés : par superficie de la Technologie (taille et unité de surface : 1 hectare)
  • Monnaie utilisée pour le calcul des coûts : francs CFA Afrique de l'Ouest
  • Taux de change (en dollars américains - USD) : 1 USD = 500.0 francs CFA Afrique de l'Ouest
  • Coût salarial moyen de la main-d'oeuvre par jour : 1500 francs cfa
Facteurs les plus importants affectant les coûts
La main d’œuvre est le facteur le plus important déterminant les coûts de mise en oeuvre et d'entretien de la technologie. Elle représente près de 90% des coûts totaux.
Activités de mise en place/ d'établissement
  1. Sensibilisation des populations et démonstrations sur les techniques de RNA dans les villages (Calendrier/ fréquence: En saison sèche au moment du lancement du projet (de préférence en janvier-février))
  2. Mise en place d’un dispositif organisationnel de protection de la RNA basé sur des comités villageois de surveillance, et formation des membres de ces comités: repérer, protéger et éduquer les jeunes pousses (semis, rejets de souches, drageons, marcottes, etc.). (Calendrier/ fréquence: Juste après l'opération de sensibilisation avant le début de la saison pluvieuse)
  3. Intervention en amont pour favoriser l’installation de la régénération, et ensuite assister les individus apparus. (Calendrier/ fréquence: Au début de saison hivernale après la mise en place des comités de surveillance)
  4. Procéder à la multiplication végétative de certaines espèces qui offrent beaucoup d’opportunités pour la RNA. (Calendrier/ fréquence: Au cours de la saison hivernale.)
Intrants et coûts de mise en place (per 1 hectare)
Spécifiez les intrants Unité Quantité Coûts par unité (francs CFA Afrique de l'Ouest) Coût total par intrant (francs CFA Afrique de l'Ouest) % des coût supporté par les exploitants des terres
Main d'œuvre
main d'oeuvre qualifiée homme/jour 1,0 21000,0 21000,0
main d'oeuvre non-qualifiée homme/jour 14,0 1500,0 21000,0 100,0
Equipements
Petits matériels (coupe-coupe, daba, binette, etc.) lot 1,0 3000,0 3000,0 100,0
Coût total de mise en place de la Technologie 45'000.0
Coût total de mise en place de la Technologie en dollars américains (USD) 90.0
Activités récurrentes d'entretien
  1. Le recepage, qui consiste à couper un arbre près du sol pour permettre la pousse des rejets. (Calendrier/ fréquence: Avant le début de la saison pluvieuse, c'est à dire au cours de la période mars-mai)
  2. L’élagage, consistant à couper les branches gênantes d‘un arbre. (Calendrier/ fréquence: L’élagage doit intervenir juste après l’installation des cultures.)
  3. Le tuteurage consistant à implanter un ou plusieurs piquets pour soutenir le rejet sélectionné. (Calendrier/ fréquence: Pendant la saison pluvieuse)
  4. Dans le cas des zones agricoles, protection contre les animaux des espèces appétissantes et non-susceptibles de résister au broutage. (Calendrier/ fréquence: Pendant toute la saison pluvieuse jusqu'aux récoltes)
Intrants et coûts de l'entretien (per 1 hectare)
Spécifiez les intrants Unité Quantité Coûts par unité (francs CFA Afrique de l'Ouest) Coût total par intrant (francs CFA Afrique de l'Ouest) % des coût supporté par les exploitants des terres
Main d'œuvre
Main d'oeuvre non-qualifiée homme/jour 34,0 1500,0 51000,0 100,0
Equipements
Petits matériels (daba, coupe-coupe, hache) lot 1,0 3000,0 3000,0 100,0
Coût total d'entretien de la Technologie 54'000.0
Coût total d'entretien de la Technologie en dollars américains (USD) 108.0

Environnement naturel

Précipitations annuelles
  • < 250 mm
  • 251-500 mm
  • 501-750 mm
  • 751-1000 mm
  • 1001-1500 mm
  • 1501-2000 mm
  • 2001-3000 mm
  • 3001-4000 mm
  • > 4000 mm
Zones agro-climatiques
  • humide
  • subhumide
  • semi-aride
  • aride
Spécifications sur le climat
La pluviométrie moyenne annuelle dans la zone pastorale ne dépasse pas 300 mm. Dans les régions sud du Niger (zone sahélienne), elle est comprise entre 500 mm et 600 mm. Ces dernières décennies sont marquées par de fortes variations de la pluviométrie dans l'espace et dans le temps sur l'ensemble du territoire du Niger.
Nom de la station météorologique : stations météorologiques d'Abalak et de Tillabéry
La zone pastorale du Niger est caractérisée par un climat de type sahélo-saharien. Les régions agro-pastorales du Niger sont déterminées par un climat sahélien.
Pentes moyennes
  • plat (0-2 %)
  • faible (3-5%)
  • modéré (6-10%)
  • onduleux (11-15%)
  • vallonné (16-30%)
  • raide (31-60%)
  • très raide (>60%)
Reliefs
  • plateaux/ plaines
  • crêtes
  • flancs/ pentes de montagne
  • flancs/ pentes de colline
  • piémonts/ glacis (bas de pente)
  • fonds de vallée/bas-fonds
Zones altitudinales
  • 0-100 m
  • 101-500 m
  • 501-1000 m
  • 1001-1500 m
  • 1501-2000 m
  • 2001-2500 m
  • 2501-3000 m
  • 3001-4000 m
  • > 4000 m
La Technologie est appliquée dans
  • situations convexes
  • situations concaves
  • non pertinent
Profondeurs moyennes du sol
  • très superficiel (0-20 cm)
  • superficiel (21-50 cm)
  • modérément profond (51-80 cm)
  • profond (81-120 cm)
  • très profond (>120 cm)
Textures du sol (de la couche arable)
  • grossier/ léger (sablonneux)
  • moyen (limoneux)
  • fin/ lourd (argile)
Textures du sol (> 20 cm sous la surface)
  • grossier/ léger (sablonneux)
  • moyen (limoneux)
  • fin/ lourd (argile)
Matière organique de la couche arable
  • abondant (>3%)
  • moyen (1-3%)
  • faible (<1%)
Profondeur estimée de l’eau dans le sol
  • en surface
  • < 5 m
  • 5-50 m
  • > 50 m
Disponibilité de l’eau de surface
  • excès
  • bonne
  • moyenne
  • faible/ absente
Qualité de l’eau (non traitée)
  • eau potable
  • faiblement potable (traitement nécessaire)
  • uniquement pour usage agricole (irrigation)
  • eau inutilisable
La qualité de l'eau fait référence à:
La salinité de l'eau est-elle un problème ?
  • Oui
  • Non

Présence d'inondations
  • Oui
  • Non
Diversité des espèces
  • élevé
  • moyenne
  • faible
Diversité des habitats
  • élevé
  • moyenne
  • faible

Caractéristiques des exploitants des terres appliquant la Technologie

Orientation du système de production
  • subsistance (auto-approvisionnement)
  • exploitation mixte (de subsistance/ commerciale)
  • commercial/ de marché
Revenus hors exploitation
  • moins de 10% de tous les revenus
  • 10-50% de tous les revenus
  • > 50% de tous les revenus
Niveau relatif de richesse
  • très pauvre
  • pauvre
  • moyen
  • riche
  • très riche
Niveau de mécanisation
  • travail manuel
  • traction animale
  • mécanisé/ motorisé
Sédentaire ou nomade
  • Sédentaire
  • Semi-nomade
  • Nomade
Individus ou groupes
  • individu/ ménage
  • groupe/ communauté
  • coopérative
  • employé (entreprise, gouvernement)
Genre
  • femmes
  • hommes
Âge
  • enfants
  • jeunes
  • personnes d'âge moyen
  • personnes âgées
Superficie utilisée par ménage
  • < 0,5 ha
  • 0,5-1 ha
  • 1-2 ha
  • 2-5 ha
  • 5-15 ha
  • 15-50 ha
  • 50-100 ha
  • 100-500 ha
  • 500-1 000 ha
  • 1 000-10 000 ha
  • > 10 000 ha
Échelle
  • petite dimension
  • moyenne dimension
  • grande dimension
Propriété foncière
  • état
  • entreprise
  • communauté/ village
  • groupe
  • individu, sans titre de propriété
  • individu, avec titre de propriété
Droits d’utilisation des terres
  • accès libre (non organisé)
  • communautaire (organisé)
  • loué
  • individuel
Droits d’utilisation de l’eau
  • accès libre (non organisé)
  • communautaire (organisé)
  • loué
  • individuel
Accès aux services et aux infrastructures
santé

pauvre
bonne
éducation

pauvre
bonne
assistance technique

pauvre
bonne
emploi (par ex. hors exploitation)

pauvre
bonne
marchés

pauvre
bonne
énergie

pauvre
bonne
routes et transports

pauvre
bonne
eau potable et assainissement

pauvre
bonne
services financiers

pauvre
bonne

Impact

Impacts socio-économiques
Production agricole
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: 50 kg/ha
Quantité après la GDT: 100 kg/ha
Dans la zone agro-pastorale, l'application de la RNA dans les champs a permis d'accroître de près de 50% la production de céréales (mil, sorgho). Sur des terres moins fertiles, l'accroissement de la production est plus de 100%.

production fourragère
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 50%
Sur les terres sylvo-pastorales, l'accroissement de la couverture végétale est de plus de 100%. On estime que l'accroissement de la production fourragère est au minimum égal à 50%. Dans la zone pastorale, l'application de la RNA a eu pour effet d'augmenter la production fourragère de près de 50%.

qualité des fourrages
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 25%
Sur les terres sylvo-pastorales du sud, il a été estimé que l'application de la RNA en faveur d'espèces choisies, notamment le palmier doum, a permis d'accroître la qualité des fourrages à travers le développement d'espèces végétales très appréciées par le bétail. Au nord, dans la zone pastorale, cette technologie a permis de maintenir la qualité des fourrages dans les aires de transhumance.

production animale
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 50%
Sur les terres pastorales et sylvo-pastorales du sud, l'application de la RNA contribue pour près de 20% à l'accroissement de la production animale. Dans la zone pastorale, les effets de la RNA sur la production animale est d'au moins 20%.

production de bois
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 50%
Dans le sud du pays, un accroissement d'au moins 50% de la production de bois a été estimé suite à la mise en oeuvre de la RNA. Il faudrait souligner que cette hausse de la production de bois a été favorisée par la plantation de ligneux sur les sites de la RNA.

diversité des sources de revenus
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
L'application de la technologie de la RNA favorise dans la zone agro-pastorale le commerce du bois, de la paille et d'autres produits forestiers. Dans plusieurs cas, elle est accompagnée de la production en pépinière de plants de ligneux, qui sont vendus aux exploitants des terres. Dans la zone pastorale, la RNA se traduit d'une part par la commercialisation de produits forestiers (gomme arabique) et de paille dans certaines régions. D'autre part, elle stimule la production laitière et la production de fromage séché.

disparités économiques
en augmentation
en baisse

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: non estimable. A court terme, l'effet est nul.
La RNA contribue à réduire les disparités économiques entre exploitants des terres vulnérables et les exploitants nantis. Cet effet est surtout perceptible à moyen et à long terme. Dans la zone pastorale, les effets de la RNA sont bénéfiques pour toute la population, et surtout pour les éleveurs les plus pauvres, qui ne disposent pas de ressources financières pour acheter des aliments pour le bétail importés.

Impacts socioculturels
sécurité alimentaire/ autosuffisance
réduit
amélioré

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 20%
La RNA favorise la sécurité alimentaire et l'autosuffisance alimentaire dans les régions sud du pays. L'impact pourrait être estimé à au moins 20%. Dans la zone pastorale au nord, la RNA permet de réduire les déficits fourragers. Ainsi, elle permet aux éleveurs de ne plus subir des dommages importants lors de la période de soudure, et de ne pas brader leurs animaux pendant cette période.

institutions communautaires
affaibli
renforcé

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
Dans la zone agro-pastorale du sud, la mise en oeuvre de la RNA se traduit par la création d’organisations communautaires de base, comme les comités de gestion et de surveillance. Dans la zone pastorale, les organisations des éleveurs sont renforcées à travers la mise en place de comités. De même, les associations traditionnelles renforcent leurs capacités à travers la diversification de leurs activités liées à la mise en oeuvre de la RNA.

connaissances sur la GDT/ dégradation des terres
réduit
amélioré

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
Les interventions des projets, à la fois au nord et au sud, impliquent la mise en place de programmes de formation pour permettre aux exploitants des terres d'améliorer leurs connaissances sur la GDT. Dans la zone pastorale, il s'agit de valoriser des connaissances locales existantes et de promouvoir des innovations de la part des éleveurs eux-mêmes.

apaisement des conflits
détérioré
amélioré

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
Dans les régions sud, la RNA permet d'apaiser les conflits autour de la gestion du bois en mettant en place un dispositif communautaire. Dans la zone pastorale, elle atténue les conflits autour de l'exploitation des ressources fourragères en créant un contexte d'échange, de partage des savoirs et de respect de la réglementation en vigueur.

situation des groupes socialement et économiquement désavantagés (genre, âge, statut, ethnie, etc.)
détérioré
amélioré

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 50%
La RNA améliore la situation des producteurs vulnérables en leur assurant l'accroissement de la production agricole et animale, et aussi l'augmentation des revenus hors exploitation. Elle permet aux petits propriétaires fonciers d'accroître leurs rendements et d'accéder à des ressources forestières en expansion.

Impacts écologiques
couverture du sol
réduit
amélioré

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
L'application de la RNA se traduit par une forte hausse de la couverture du sol. Sur des terres improductives, elle favorise le retour de certaines espèces herbacées, et surtout la destruction des plantes envahissantes non-utiles pour le bétail.

matière organique du sol/ au dessous du sol C
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
Il a été observé à court terme une augmentation rapide et forte de la matière organique dans le sol. Dans la zone pastorale, l'adoption de pratiques de rotation cyclique dans les aires de pâturages permet d'améliorer de manière significative la matière organique du sol, et de maintenir sa fertilité de manière durable.

couverture végétale
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
Le principal impact de la RNA dans les régions où elle est appliquée est l'accroissement de la couverture végétale. Sur les terres pastorales et sylvo-pastorales, l'augmentation de la couverture végétale est très rapide et surtout forte.

biomasse/ au dessus du sol C
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
C'est surtout sur les terres pastorales et sylvo-pastorales que l'accroissement de la biomasse est élevé. Dans les champs, on observe aussi un accroissement de la biomasse, dû essentiellement à la forte présence des ligneux.

diversité végétale
en baisse
en augmentation

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
Dans la région agro-pastorale, l'application de la RNA, accompagnée de la plantation d'espèces arboricoles choisies, renforce la diversité végétale, surtout dans le cas de la réintroduction d'espèces herbacées disparues de la zone.

espèces étrangères envahissantes
en augmentation
réduit

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
Le PASADEM a associé la mise en oeuvre de la RNA avec la lutte contre le Sida cordifolia, une espèce envahissante détruisant les aires de pâturage dans la région de Maradi.

impacts de la sécheresse
en augmentation
en baisse

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 30%
En améliorant la couverture végétale et en augmentant la production de ligneux, la RNA contribue à réduire les effets d’une période assez longue de sécheresse pendant la saison pluvieuse.

Impacts hors site
capacité tampon/de filtration (par les sols, la végétation, les zones humides)
réduit
amélioré

Quantité avant la GDT: None
Quantité après la GDT: 100%
En augmentant la couverture végétale des sols, et surtout à travers le développement des ligneux, la RNA améliore considérablement la capacité tampon et la capacité de filtration du sol. Elle permet ainsi de lutter contre l'érosion hydrique (ravinement) qui caractérise ces régions.

Analyse coûts-bénéfices

Bénéfices par rapport aux coûts de mise en place
Rentabilité à court terme
très négative
très positive

Rentabilité à long terme
très négative
très positive

Bénéfices par rapport aux coûts d'entretien
Rentabilité à court terme
très négative
très positive

Rentabilité à long terme
très négative
très positive

Les coûts de mise en oeuvre et d'entretien de la RNA sont très faibles. C’est ainsi qu'à court terme, la rentabilité demeure légèrement positive. Dans la zone pastorale, les observations effectuées montrent que cette rentabilité est positive, même à court terme. A moyen et à long terme, les impacts sont plus visibles et la rentabilité est maximale.

Changement climatique

Changements climatiques progressifs
températures annuelles augmente

pas bien du tout
très bien
températures saisonnières augmente

pas bien du tout
très bien
Saison: saison sèche
précipitations annuelles décroît

pas bien du tout
très bien
précipitations saisonnières décroît

pas bien du tout
très bien
Saison: saison des pluies/ humide
Extrêmes climatiques (catastrophes)
tempête de sable/ de poussière locale

pas bien du tout
très bien
tempête de vent locale

pas bien du tout
très bien
tornade locale

pas bien du tout
très bien
sécheresse

pas bien du tout
très bien
Autres conséquences liées au climat
réduction de la période de croissance

pas bien du tout
très bien

Adoption et adaptation de la Technologie

Pourcentage d'exploitants des terres ayant adopté la Technologie dans la région
  • cas isolés/ expérimentaux
  • 1-10%
  • 11-50%
  • > 50%
Parmi tous ceux qui ont adopté la Technologie, combien d'entre eux l'ont fait spontanément, à savoir sans recevoir aucune incitation matérielle ou aucun paiement ?
  • 0-10%
  • 11-50%
  • 51-90%
  • 91-100%
Nombre de ménages et/ou superficie couverte
Dans la zone pastorale, la majorité des éleveurs transhumants ont adopté la RNA (60%) sur une superficie d'environ 2.000 km2 d'aires de pâturage. Dans la zone agro-pastorale, les zones de traitement de la RNA dépassent les 10.000 km2 dans les régions de Tillabéri, Maradi et Tahoua.
La Technologie a-t-elle été récemment modifiée pour s'adapter à l'évolution des conditions ?
  • Oui
  • Non
A quel changement ?
  • changements/ extrêmes climatiques
  • évolution des marchés
  • la disponibilité de la main-d'œuvre (par ex., en raison de migrations)
Plusieurs projets ont adapté la RNA en accompagnant sa mise en oeuvre avec la plantation d'arbres et l'ensemencement des terres sylvo-pastorales avec des espèces fourragères locales ou extérieures. Certains projets l'ont associé à la lutte contre les plantes envahissantes et nuisibles aux animaux. Pour la production et la commercialisation de fourrage et de bois, la RNA est établie sur la base de la sélection d'espèces ayant un fort potentiel dans ces secteurs.

Conclusions et enseignements tirés

Points forts: point de vue de l'exploitant des terres
  • Le point fort/avantage de la RNA est la simplicité de sa mise en oeuvre et de son entretien, entrainant ainsi des coûts très faibles. C'est ce point fort qui a assuré son adoption en grande masse dans toutes les régions.
  • Le second point fort est l'amélioration de la fertilité des sols et des rendements en matière agricole et fourragère. Cette fertilité des sols se traduit par un accroissement de la production et par une amélioration de la sécurité alimentaire, à la fois pour les hommes et pour le bétail.
  • Le troisième point fort est l'autoproduction des ressources et la satisfaction des besoins en bois et en fourrages. Selon les exploitants des terres, ces ressources complémentaires permettent aux exploitants des terres d'améliorer leurs conditions de vie.
Points forts: point de vue du compilateur ou d'une autre personne-ressource clé
  • La facilité d’adoption qui a permis de diffuser la technologie sur l'ensemble du territoire national. La technologie est une innovation locale, diffusée et mise à l'échelle par les projets de développement. Sa mise en oeuvre et son entretien sont conformes au cycle des projets.
  • L'effet diminuant de la RNA sur l’évaporation de l’eau du sol constitue un point fort important dans un pays sahélien comme le Niger. La réalisation d'un impact positif sur la couverture végétale, la composition biologique du sol et la densité des ligneux constituent un avantage important pour une technologie de RNA dans une région soumise à une désertification accélérée, et aux effets des sécheresses quasi-chroniques.
  • La conservation et la restauration de l’environnement constituent un avantage important de la RNA dans cette région sahélienne, qui fait face à une dégradation accélérée de l’environnement suite aux actions anthropiques, et aux effets des changements climatiques.
Faiblesses/ inconvénients/ risques: point de vue de l'exploitant des terrescomment surmonter
  • Les impacts des investissements réalisés ne sont significatifs qu'à moyen et à long terme. Il faut attendre longtemps avant de bénéficier des impacts. Il faudrait soutenir les exploitants des terres, en mettant en oeuvre la technologie au moins au cours de la première année d'adoption de la RNA, sous la forme de travaux rémunérés en vivres ou en argent.
  • La technologie exige une sécurisation des champs et des terres sylvo-pastorales. Il faudrait mettre en place des brigades communautaires de surveillance des terres traitées.
Faiblesses/ inconvénients/ risques: point de vue du compilateur ou d'une autre personne-ressource clécomment surmonter
  • La coupe frauduleuse du bois à la fois dans les champs et sur les aires de pâturage. Il faudrait instaurer un système communautaire de surveillance des espaces traités en partenariat avec l'ensemble des parties prenantes.
  • L’absence d’un dispositif de suivi et de règles de gestion rationnelle. Il faudrait soutenir les commissions foncières locales et de base à instaurer dans les villages des dispositifs communautaires de contrôles et de suivi de la mise en oeuvre des lois sur le pastoralisme, et du code rural en général.
  • L’absence d’une réglementation forestière prenant en compte le statut de l’arbre régénéré dans les champs et dans la zone pastorale. Il faudrait adapter la réglementation en vigueur au contexte résultant de la mise en oeuvre de la RNA dans les champs et dans la zone pastorale.

Références

Compilateur
  • Soumaila Abdoulaye
Editors
Examinateur
  • Alexandra Gavilano
  • Donia Mühlematter
  • Rima Mekdaschi Studer
  • Simone Verzandvoort
  • Joana Eichenberger
Date de mise en oeuvre: 21 mai 2017
Dernière mise à jour: 2 novembre 2021
Personnes-ressources
Description complète dans la base de données WOCAT
Données de GDT correspondantes
La documentation a été facilitée par
Institution Projet
Références clés
  • Valoriser les produits du palmier doum pour gérer durablement le système agroforestier d'une vallée sahélienne du Niger et éviter sa désertification, Peltier Régis, Claudine Serre Duhem et Aboubacar Ichaou, 2008: document disponible par téléchargement sur le net
  • Note de capitalisation « Expérience du Programme Niger FIDA dans la mise á l’échelle de la Régénération Naturelle Assistée (RNA) », PASADEM, 2015: PASADEM, GREAD
  • Etude de Cas: Régénération Naturelle Assistée (RNA) dans la région de Maradi (Niger), Abdoulaye Sambo Soumaila, 2015: GREAD
Liens vers des informations pertinentes disponibles en ligne
This work is licensed under Creative Commons Attribution-NonCommercial-ShareaAlike 4.0 International