Régénération du sol par les mini-forêts de Cajanus cajan
(Madagascar)
Fanatsarana tany amin'ny fambolena alan'ambatry
Description
Le pois d’Angole (Cajanus cajan var indica) est une légumineuse arbustive pluriannuelle, qui se développe bien sur les sols pauvres et résiste bien au manque d’eau. La culture de pois d’Angole permet de restaurer les sols pauvres tout en produisant des ressources alimentaires, fourragères et du bois de chauffe.
La culture de pois d'Angole peut se pratiquer sur les sols épuisés ou peu fertiles, aussi bien sur les parcelles en pente douce que sur les bas-fonds non inondés.
Le semis se fait au début de la saison des pluies. Si l’exploitant a pour priorité la restauration de la fertilité des sols, l’écartement recommandé entre les plants est de 50 cm. Le semis se fait avec 2 grains par poquet, ce qui correspond à 20 kg de semences par ha.
Si l’adoptant souhaite récolter le maximum de graines (pour la consommation), il est recommandé de porter l’écartement entre les lignes à 1 m. La quantité de semences sera alors de 10 kg/ha.
Dans les deux cas, il est recommandé de semer les plants en quinconce d’une ligne à l’autre. Un sarclage autour des jeunes plants est souhaitable en début de culture.
Au début de la deuxième saison des pluies, les plants sont taillés à une hauteur de 40 cm et les produits de la taille sont répandus sur le sol ou en partie exportés pour alimenter les animaux. Le bois collecté peut aussi être utilisé comme bois de chauffe. La coupe d’un rang sur deux peut être effectuée si la biomasse est bien développée, afin d’augmenter la production de graine. A partir de la troisième année, il est généralement possible d’éclaircir encore davantage la mini-forêt et de réintroduire des cultures peu exigeantes comme celles du manioc.
L'un des avantages de cette technologie est la restauration de la fertilité des sols. L’enracinement profond des racines pivotantes permet de récupérer des éléments minéraux en profondeur et de les restituer en surface sous forme d’une litière abondante. Il favorise ainsi la reprise de l’activité biologique des sols et aussi la fixation de l'azote atmosphérique. La couverture de pois d’Angole limite également l’érosion superficielle.
Avec cette technologie, il est possible de produire à la fois des graines comestibles, du fourrage pour les animaux et du bois de chauffe. Les exploitants des terres utilisent cette technique sur une superficie moyenne de 0,5 à 1 ha dans la Région.
Lieu
Lieu: Ambalakida, Belobaka, Ambondromamy, Marovoay Banlieue, Antanambao Andranolava, Boeny, Madagascar
Nbr de sites de la Technologie analysés: 2-10 sites
Géo-référence des sites sélectionnés
-
46.64222, -15.90667
-
46.3681, -15.6615
-
47.16146, -16.46492
-
46.6933, -16.0308
-
46.67324, -15.9704
Diffusion de la Technologie: répartie uniformément sur une zone (approx. < 0,1 km2 (10 ha))
Dans des zones protégées en permanence ?: Non
Date de mise en oeuvre: 2020; il y a moins de 10 ans (récemment)
Type d'introduction
-
grâce à l'innovation d'exploitants des terres
-
dans le cadre d'un système traditionnel (> 50 ans)
-
au cours d'expérimentations / de recherches
-
par le biais de projets/ d'interventions extérieures
Mini-forêt de pois d'Angole (Felana Nantenaina RAMALASON)
Mini-forêt de pois d'Angole vue d'ensemble (Dimby RAHERINJATOVOARISON)
Classification de la Technologie
Principal objectif
-
améliorer la production
-
réduire, prévenir, restaurer les terres dégradées
-
préserver l'écosystème
-
protéger un bassin versant/ des zones situées en aval - en combinaison avec d'autres technologies
-
conserver/ améliorer la biodiversité
-
réduire les risques de catastrophes
-
s'adapter au changement et aux extrêmes climatiques et à leurs impacts
-
atténuer le changement climatique et ses impacts
-
créer un impact économique positif
-
créer un impact social positif
L'utilisation des terres
Les divers types d'utilisation des terres au sein du même unité de terrain: Non
-
Terres cultivées
- Cultures pérennes (non ligneuses)
Nombre de période de croissance par an: : 1
Est-ce que les cultures intercalaires sont pratiquées? Non
Est-ce que la rotation des cultures est appliquée? Oui
Approvisionnement en eau
-
pluvial
-
mixte: pluvial-irrigué
-
pleine irrigation
But relatif à la dégradation des terres
-
prévenir la dégradation des terres
-
réduire la dégradation des terres
-
restaurer/ réhabiliter des terres sévèrement dégradées
-
s'adapter à la dégradation des terres
-
non applicable
Dégradation des terres traité
-
érosion hydrique des sols - Wt: perte de la couche superficielle des sols (couche arable)/ érosion de surface
-
érosion éolienne des sols - Et: perte de la couche superficielle des sols (couche arable)
-
dégradation chimique des sols - Cn: baisse de la fertilité des sols et réduction du niveau de matière organique (non causée par l’érosion)
-
dégradation biologique - Bc: réduction de la couverture végétale
Groupe de GDT
-
système de rotation (rotation des cultures, jachères, agriculture itinérante)
-
Amélioration de la couverture végétale/ du sol
-
gestion intégrée de la fertilité des sols
Mesures de GDT
-
pratiques agronomiques - A1: Couverture végétale/ du sol, A2: Matière organique/ fertilité du sol
-
pratiques végétales - V1: Couverture d’arbres et d’arbustes, V2: Herbes et plantes herbacées pérennes
Dessin technique
Spécifications techniques
La densité recommandée pour la restauration des sols correspond à un écartement variant de 50 cm à 1 m en fonction de la pauvreté du sol. La configuration des poquets est en quinconce, et chaque poquet reçoit 2 grains lors du semis.
Au fil des années, il est possible de réduire la densité en supprimant un rang sur deux. A partir de la troisième année, si le sol montre des signes suffisants d'amélioration, il est possible de procéder à des cultures en couloir avec des espèces alimentaires.
Author: GIZ ProSol Madagascar
Mise en œuvre et entretien : activités, intrants et coûts
Calcul des intrants et des coûts
- Les coûts sont calculés : par superficie de la Technologie (taille et unité de surface : 1 hectare)
- Monnaie utilisée pour le calcul des coûts : ariary
- Taux de change (en dollars américains - USD) : 1 USD = 4300.0 ariary
- Coût salarial moyen de la main-d'oeuvre par jour : 7500
Facteurs les plus importants affectant les coûts
Mains d'œuvre pour la mise en place
Activités de mise en place/ d'établissement
-
Desherbage du terrain (Calendrier/ fréquence: Septembre - Octobre)
-
Travail du sol (charrue + herse) (Calendrier/ fréquence: Novembre - Décembre)
-
Semis (Calendrier/ fréquence: Décembre - Janvier)
Intrants et coûts de mise en place (per 1 hectare)
Spécifiez les intrants |
Unité |
Quantité |
Coûts par unité (ariary) |
Coût total par intrant (ariary) |
% des coût supporté par les exploitants des terres |
Main d'œuvre
|
Desherbage du terrain |
jours-personne |
10,0 |
7500,0 |
75000,0 |
100,0 |
Semis |
jours-personne |
20,0 |
7500,0 |
150000,0 |
100,0 |
Equipements
|
Travail du sol (charrue + herse) |
traction animale |
6,0 |
25000,0 |
150000,0 |
100,0 |
Machette |
Nombre |
4,0 |
15000,0 |
60000,0 |
100,0 |
Matériel végétal
|
Semence pois d'angole |
kg |
20,0 |
4000,0 |
80000,0 |
|
Coût total de mise en place de la Technologie |
515'000.0 |
|
Coût total de mise en place de la Technologie en dollars américains (USD) |
119.77 |
|
Activités récurrentes d'entretien
-
Taille/coupe (Calendrier/ fréquence: 1 fois par an en Décembre ou Janvier)
Intrants et coûts de l'entretien (per 1 hectare)
Spécifiez les intrants |
Unité |
Quantité |
Coûts par unité (ariary) |
Coût total par intrant (ariary) |
% des coût supporté par les exploitants des terres |
Main d'œuvre
|
Taille/coupe |
jours-personne |
4,0 |
7500,0 |
30000,0 |
100,0 |
Coût total d'entretien de la Technologie |
30'000.0 |
|
Coût total d'entretien de la Technologie en dollars américains (USD) |
6.98 |
|
Environnement naturel
Précipitations annuelles
-
< 250 mm
-
251-500 mm
-
501-750 mm
-
751-1000 mm
-
1001-1500 mm
-
1501-2000 mm
-
2001-3000 mm
-
3001-4000 mm
-
> 4000 mm
Zones agro-climatiques
-
humide
-
subhumide
-
semi-aride
-
aride
Spécifications sur le climat
Précipitations moyennes annuelles en mm : 1400.0
Pentes moyennes
-
plat (0-2 %)
-
faible (3-5%)
-
modéré (6-10%)
-
onduleux (11-15%)
-
vallonné (16-30%)
-
raide (31-60%)
-
très raide (>60%)
Reliefs
-
plateaux/ plaines
-
crêtes
-
flancs/ pentes de montagne
-
flancs/ pentes de colline
-
piémonts/ glacis (bas de pente)
-
fonds de vallée/bas-fonds
Zones altitudinales
-
0-100 m
-
101-500 m
-
501-1000 m
-
1001-1500 m
-
1501-2000 m
-
2001-2500 m
-
2501-3000 m
-
3001-4000 m
-
> 4000 m
La Technologie est appliquée dans
-
situations convexes
-
situations concaves
-
non pertinent
Profondeurs moyennes du sol
-
très superficiel (0-20 cm)
-
superficiel (21-50 cm)
-
modérément profond (51-80 cm)
-
profond (81-120 cm)
-
très profond (>120 cm)
Textures du sol (de la couche arable)
-
grossier/ léger (sablonneux)
-
moyen (limoneux)
-
fin/ lourd (argile)
Textures du sol (> 20 cm sous la surface)
-
grossier/ léger (sablonneux)
-
moyen (limoneux)
-
fin/ lourd (argile)
Matière organique de la couche arable
-
abondant (>3%)
-
moyen (1-3%)
-
faible (<1%)
Profondeur estimée de l’eau dans le sol
-
en surface
-
< 5 m
-
5-50 m
-
> 50 m
Disponibilité de l’eau de surface
-
excès
-
bonne
-
moyenne
-
faible/ absente
Qualité de l’eau (non traitée)
-
eau potable
-
faiblement potable (traitement nécessaire)
-
uniquement pour usage agricole (irrigation)
-
eau inutilisable
La qualité de l'eau fait référence à: eaux souterraines
La salinité de l'eau est-elle un problème ?
Présence d'inondations
Caractéristiques des exploitants des terres appliquant la Technologie
Orientation du système de production
-
subsistance (auto-approvisionnement)
-
exploitation mixte (de subsistance/ commerciale)
-
commercial/ de marché
Revenus hors exploitation
-
moins de 10% de tous les revenus
-
10-50% de tous les revenus
-
> 50% de tous les revenus
Niveau relatif de richesse
-
très pauvre
-
pauvre
-
moyen
-
riche
-
très riche
Niveau de mécanisation
-
travail manuel
-
traction animale
-
mécanisé/ motorisé
Sédentaire ou nomade
-
Sédentaire
-
Semi-nomade
-
Nomade
Individus ou groupes
-
individu/ ménage
-
groupe/ communauté
-
coopérative
-
employé (entreprise, gouvernement)
Âge
-
enfants
-
jeunes
-
personnes d'âge moyen
-
personnes âgées
Superficie utilisée par ménage
-
< 0,5 ha
-
0,5-1 ha
-
1-2 ha
-
2-5 ha
-
5-15 ha
-
15-50 ha
-
50-100 ha
-
100-500 ha
-
500-1 000 ha
-
1 000-10 000 ha
-
> 10 000 ha
Échelle
-
petite dimension
-
moyenne dimension
-
grande dimension
Propriété foncière
-
état
-
entreprise
-
communauté/ village
-
groupe
-
individu, sans titre de propriété
-
individu, avec titre de propriété
Droits d’utilisation des terres
-
accès libre (non organisé)
-
communautaire (organisé)
-
loué
-
individuel
Droits d’utilisation de l’eau
-
accès libre (non organisé)
-
communautaire (organisé)
-
loué
-
individuel
Accès aux services et aux infrastructures
emploi (par ex. hors exploitation)
eau potable et assainissement
Impact
Impacts socio-économiques
Production agricole
en baisse
en augmentation
qualité des cultures
en baisse
en augmentation
dépenses pour les intrants agricoles
en augmentation
en baisse
revenus agricoles
en baisse
en augmentation
charge de travail
en augmentation
en baisse
Impacts socioculturels
sécurité alimentaire/ autosuffisance
Impacts écologiques
ruissellement de surface
en augmentation
en baisse
humidité du sol
en baisse
en augmentation
couverture végétale
en baisse
en augmentation
biomasse/ au dessus du sol C
en baisse
en augmentation
Impacts hors site
envasement en aval
en augmentation
en baisse
L'envasement des rizières en aval est réduit donc cette situation est bénéfique.
dommages sur les champs voisins
Analyse coûts-bénéfices
Bénéfices par rapport aux coûts de mise en place
Rentabilité à court terme
très négative
très positive
Rentabilité à long terme
très négative
très positive
Bénéfices par rapport aux coûts d'entretien
Rentabilité à court terme
très négative
très positive
Rentabilité à long terme
très négative
très positive
Changement climatique
Changements climatiques progressifs
températures annuelles augmente
pas bien du tout
très bien
précipitations annuelles décroît
pas bien du tout
très bien
Extrêmes climatiques (catastrophes)
pas bien du tout
très bien
infestation par des insectes/ vers
pas bien du tout
très bien
Adoption et adaptation de la Technologie
Pourcentage d'exploitants des terres ayant adopté la Technologie dans la région
-
cas isolés/ expérimentaux
-
1-10%
-
11-50%
-
> 50%
Parmi tous ceux qui ont adopté la Technologie, combien d'entre eux l'ont fait spontanément, à savoir sans recevoir aucune incitation matérielle ou aucun paiement ?
-
0-10%
-
11-50%
-
51-90%
-
91-100%
La Technologie a-t-elle été récemment modifiée pour s'adapter à l'évolution des conditions ?
A quel changement ?
-
changements/ extrêmes climatiques
-
évolution des marchés
-
la disponibilité de la main-d'œuvre (par ex., en raison de migrations)
Conclusions et enseignements tirés
Points forts: point de vue de l'exploitant des terres
-
Sol regénéré et partiellement protégé contre l'érosion hydrique et éolienne de surface. Augmentation de la production agricole après l'enlèvement de la culture de pois d'angole sur la parcelle.
-
Source de revenu supplémentaire par la vente des graines. Une partie de la production sert également de nourriture et de bois de chauffe pour les exploitants.
Points forts: point de vue du compilateur ou d'une autre personne-ressource clé
-
Pour la restauration des sols, aucun traitement nécessaire et la quantité de travail est très faible.
-
Une fois la mise en place effectuée , il n'y a plus besoin de travailler sur la parcelle pendant 2 à 3 ans : seulement pour les récoltes des pois et de bois.
Faiblesses/ inconvénients/ risques: point de vue de l'exploitant des terrescomment surmonter
-
Certaines personnes ne sont pas encore convaincues des avantages de la technologie et sont découragées.
Plus de pratique et de sensibilisation.
Faiblesses/ inconvénients/ risques: point de vue du compilateur ou d'une autre personne-ressource clécomment surmonter
-
La culture du pois d’Angole est assez vulnérable aux insectes qui engendrent des dégâts
sur les gousses.
Soit appliquer des traitements efficaces (ce qui prend du temps, un coût assez conséquent et affecte l’environnement s’il s'agit de pesticides).
Soit bien veiller à espacer fortement les zones de culture de pois d’Angole et éviter notamment les zones de culture pures de légumineuses.
-
Il n’existe pas encore de débouchés commerciaux importants pour cette culture. Les récoltes sont donc essentiellement destinées à l’autoconsommation, ce qui limite l’ambition des paysans à cultiver le pois d’Angole en grande quantité.
Travailler sur la commercialisation de cette espèce afin qu’elle puisse être une source de revenus supplémentaires.
Références
Editors
-
Felana Nantenaina RAMALASON
-
Dimby RAHERINJATOVOARISON
-
Siagbé Golli
-
Tahiry Ravivonandrasana
-
Natacha Rabeary
-
Tabitha Nekesa
-
Ahmadou Gaye
Examinateur
-
William Critchley
-
Rima Mekdaschi Studer
Date de mise en oeuvre: 24 octobre 2022
Dernière mise à jour: 12 avril 2024
Personnes-ressources
-
Denise Germaine RAFARAMALALA - exploitant des terres
-
FERDINAND - exploitant des terres
-
MAKA - exploitant des terres
-
Jocelyn Jean Chrystophe RALAIMIDONA - exploitant des terres
-
Tsimihery Jean RANDRIANANDRASANA - exploitant des terres
Description complète dans la base de données WOCAT
Données de GDT correspondantes
La documentation a été facilitée par
Institution
- Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ)
Projet
- Soil protection and rehabilitation for food security (ProSo(i)l)
Références clés
-
Région Boeny, 2016, "Schéma Régional d’Aménagement du Territoire de la Région Boeny": Hotel de la Région Boeny
-
GIZ ProSol Madagascar, 2020, Poster "Pois d’Angole": GIZ ProSol Madagascar
-
GIZ ProSol Benin, 2018, "Manuel de l’agriculteur": GIZ ProSol Benin
-
GRET, 2015, "Pratiques agroécologiques et agroforestières en zone tropicale humide", Fiche N°7 Jachère améliorée: https://gret.org/publication/pratiques-agroecologiques-et-agroforestieres-en-zone-tropicale-humide/