La Jmaâ est le conseil tribal des villages (douars) de culture Amazigh dans les montagnes marocaines. Elle est constituée d’un représentant de chaque lignage présent dans le douar. Ce représentant est choisi par consensus lors d’une discussion collective réunissant tous les chefs de ménage du lignage d’un douar. En général, le représentant choisi et l’un des plus vieux membres du lignage.
La Jmaâ nomme un ou plusieurs Amrar. L’Amrar est la personne responsable de la gestion d’une ou plusieurs ressources communes, par exemple un taureau commun à tous les éleveurs du village, les eaux d’irrigation, ou les terres collectives.
Les buts de la Jmaâ sont donc la gestion des ressources naturelles et la prévention des conflits dans les villages.
La Jmaâ peut exercer des sanctions en cas de non-respect des règles établies. Dans le Douar de Louggagh par exemple, une première infraction est pénalisée en obligeant le fautif à préparer à manger pour vingt personnes désignées par la Jmaâ. Une deuxième infraction a pour conséquence l’obligation de restaurer quarante personnes, et une troisième infraction l’exclusion du fautif du douar. Cette exclusion se traduit par le refus de lui vendre ou de lui acheter des produits, de le transporter à la ville, etc.
Le système de la Jmaâ est ancestral, personne ne sait exactement comment il a été mis en place.
Les personnes concernées par cette approche sont les chefs de ménage, qui élisent ou choisissent de manière consensuelle le représentant de leur lignage au sein de la Jmaâ, les membres de la Jmaâ, qui prennent leurs décisions à l’unanimité, choisissent un (ou plusieurs) Amrar(s), et les Amraris, responsables de rassembler les villageois pour les travaux collectifs, comme le nettoyage et la réparation des canaux d’irrigations (séguias), la coupe des plantes épineuses dans les pâturages collectifs, et la gestion du taureau commun au village. L'information pour appeler la population au travail collectif est transmise le vendredi à la prière à la Mosquée.
La Jmaâ étant une approche traditionnelle, elle est bien acceptée par les anciens, et permet aux personnes analphabètes de s’impliquer dans la gestion des ressources. Par contre, les jeunes ne comprennent pas toujours cette approche, ou lui reprochent sa rigidité.
地点: Dans les Douars de Louggagh et Tighermin, Province de Midelt, 摩洛哥
启动日期: 不适用
终止年份: 不适用
方法的类型该方法涉及哪些利益相关者/执行机构? | 指定利益相关者 | 说明利益相关者的角色 |
当地土地使用者/当地社区 | Les chefs de ménage, l'Amrar (responsable de l'organisation des travaux communautaires), la Jmaâ (conseil tribal). | Les chefs de ménage choisissent un représentant de leur lignage pour siéger à la J’maa ; l’ensemble de ces représentants constitue la Jmaâ. La Jmaâ designe un ou plusieurs Amrars, responsables d'organiser les travaux collectifs (entretien des canaux d'irrigation, gestion du taureau commun du village, coupe des plantes épineuses sur le pâturage collectif...). La Jmaâ surveille l’application des règles et décide des sanctions. |
Le diagramme montre les différentes parties prenantes impliquées dans l'approche, à travers l'exemple des douars de Louggagh et Tighermine. En principe, chaque lignage du douar élit un représentant pour la Jmaâ, mais ces pratiques peuvent varier d’un douar à l’autre. Par exemple, dans le cas de Louggagh, les trois plus petits lignages choisissent un seul représentant en commun.
La Jmaâ désigne chaque année un Amrar, responsable de la gestion des ressources collectives et l’organisation des travaux en commun. Dans certains douars, chaque ressource a son propre Amrar, dans d'autres, un Amrar gère toutes les ressources communes.
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Plusieurs ONG et organisations sont donnent des formations thématiques comme par exemple sur la taille des arbres fruitiers, sur l'apiculture, etc dans les villages. La Jmaâ est impliquée en sélectionnant les participants à ces formations.
Un des instruments permettant à la Jmaâ de remplir sa fonction est la règlementation qui punit les contrevenants. A Louggagh par exemple un contrevenant qui laisse pâturer son bétail dans la zone de mise en défens doit cuisiner pour 20 personnes désignées par la Jmaà lors de sa première infraction. Lors d’une seconde infraction, il doit cuisiner pour 40 personnes. Lors d’une troisième infraction, il est exclu du village, (personne n’a le droit de lui vendre des produits, personne ne le transporte en ville, etc.). A Tighermin, le type de sanction pour le non-respect des règles est plus flexible et est décidé au cas par cas par la Jmaâ. La peine peut constituer en l'abattage d'un mouton au profit du village, et en cas de récidive le fautif sera envoyé devant le Caïd qui décidera de l'amende à payer.
Chaque lignage est représenté dans la Jmaâ, ce qui fait que les intérêts de chaque lignage sont représentés.
Par exemple la fermeture d'un pâturage (l'almou) pour permettre sa régénération. L’agdal - mises en défens temporaires de zones de parcours - n’est actuellement plus pratiquée dans la région, mais était implémentées par la Jmaâ dans le temps.
Car la gestion d'un pâturage collectif (l'almou) est simplifiée, et les travaux d'entretien des canaux d'irrigation se font de manière collectifs.
Les exploitants peuvent se rendre compte que les pâturages collectifs avec une mise en défens sont plus productifs que ceux sans mise en défens.
En clarifiant des droits d’utilisation des ressources, qui entraînent ainsi une production plus élevée, et grâce à une réglementation permettant de sanctionner les comportements détruisant les ressources.
Le pâturage collectif géré par la Jmaà n’est accessible que pour les équins, pas pour les ruminants. Comme chaque famille ne possède qu’une ou deux têtes d’équins et de bovins, les grands exploitants ne sont pas avantagés. De plus, chaque lignage est représenté dans la Jmaâ.
En gérant l’accès aux ressources communautaires.
En augmentant la production par la gestion durable et équitable des ressources naturelles.
En construisant des canaux d'irrigation (séguias) et en gérant l'entretien, ainsi que la distribution d'eau.
Il s'agit d'un système ancestral toujours fonctionnel, mais affaibli.