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La régénération Naturelle Assistée (RNA) [Burkina Faso]

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Entité concernée: Burkina Faso

Précisez si la technologie indiquée dans le modèle, ou une partie de cette technologie, est protégée par des droits de propriété intellectuelle: Non

État complet : 86%

Informations générales

Informations générales

Titre des bonnes pratiques:

La régénération Naturelle Assistée (RNA)

Pays:

Burkina Faso

Entité concernée:

Burkina Faso

Droits de propriété intellectuelle

Précisez si la technologie indiquée dans le modèle, ou une partie de cette technologie, est protégée par des droits de propriété intellectuelle:

Non

Classification

Utilisation courante des terres sur le site

  • Cultures
  • Pâturages
  • Terrains forestiers
  • Terres improductives

Contribution aux mesures de la DDTS

  • Prévention
  • Atténuation
  • Adaptation
  • Réhabilitation

Contribution aux objectifs stratégiques

  • Améliorer les conditions de vie des populations touchées
  • Améliorer les conditions des écosystèmes touchés
  • Générer des bénéfices à l’échelle mondiale grâce à une mise en œuvre efficace de la Convention

Spécifications

Section 1. Contexte de la meilleure pratique : conditions du cadre (environnement naturel et humain)

Brève description de la meilleure pratique

La régénération naturelle assistée consiste à laisser au cours du défrichement un à trois (3) rejets issus des souches des différents arbres et arbustes (entre 80 à 150 pieds à l’hectare) pour qu’ils poursuivent leur croissance

Site

Territoire national

Si le lieu a des limites clairement définies, spécifier son extension en hectare:

27400000.0

Estimation de la population vivant sur le site:

14000000.0

Brève description de l’environnement naturel du site

Climat: Sahélien à soudanien
Zone de bas-fonds ou de dépression, de glacis et de plateau|
Structure des sols: Sols argileux, sols sablo-argileux, sols sablo-limoneux, sols gravillonnaires|

Conditions socio-économiques dominantes des personnes vivant sur ou à proximité du site

Niveau de revenu : ≤ 200 USD
Principales sources de revenus : les activités agricoles y compris l’élevage, le maraîchage, l’artisanat et le petit commerce|
Régime de propriété et droits d’usage : Droit coutumier d’utilisation des terres

Sur la base de quel critère/indicateur(s) (sans relation avec la stratégie) la pratique proposée et technologie correspondante ont-elles été considérées comme « meilleures »?

La RNA comporte des avantages pour le producteur : (1) Une augmentation des rendements de cultures et une amélioration de la sécurité alimentaire des ménages ; (2). Les paysans intègrent mieux les arbres, les cultures et les animaux dans leurs systèmes de production. Ces systèmes plus complexes sécurisent l’exploitation même en année de sécheresse ; (3) Une plus grande disponibilité du bois énergie ; (4) Les parcs à Faidherbia albida fixent l’azote par ses racines, améliorent la fertilité du sol, et augmentent la production de fourrage ; (5) du point de vue économique, la RNA offre un taux de rentabilité interne estimé à 31%. |

Section 2. Problèmes abordés (causes directes et indirectes) et objectifs de la meilleure pratique

Principaux problèmes abordés par la meilleure pratique

1. L’érosion éolienne et hydrique des parcelles de cultures ;
2. La faible fertilité des parcelles de cultures
3. Le manque de bois de chauffe ou de service
4. Le manque de fourrage pour les animaux

Décrivez les principaux problèmes liés à la dégradation des terres abordés par la meilleure pratique

1. L'érosion éolienne et l'érosion hydrique se manifestent par le décapage (arrachage et transport de solides) de la couche meuble des sols nus (non couverts par la végétation herbacée ou ligneuse) respectivement par les vents d'harmattan (qui soufflent entre février et mai)et par  l'eau de ruissellement des pluies intenses (beaucoup d'eau en peu de temps).
2. La faible fertilité des parcelles est marquée par la rareté (en qualité et en quantité) des éléments nutritifs dans le sol.
Les arbres de la RNA produisent plus de biomasse ou de fourrage, ce qui permet aux agriculteurs d’élever plus de bétail. Les animaux sont mieux contrôlés et leur fumure est de plus en plus restituée aux sols élevant le niveau de fertilité des parcelles de cultures.
La RNA en favorisant la pousse d’arbres et arbustes sur le champ (80 à 150 pieds à l’hectare) constitue une solution au manque de bois de chauffe ou de service.|

Précisez les objectifs de la meilleure pratique

1. Augmenter la densité des arbres en épargnant et en élevant quelques jeunes pousses.
2. Augmenter la fertilité des sols et les rendements agricoles et améliorer la sécurité alimentaire des ménages.
3. Augmenter la disponibilité du bois énergie et de service.
4. Améliorer la production de fourrage.

Section 3. Activités

Brève description des principales activités, par objectif

La réalisation de la RNA se fait par différentes étapes dont (1) le repérage et la sélection des rejets à protéger ; (2) la coupe des rejets non sélectionnés ; (3) l’entretien et l’élagage des rejets sélectionnés chaque année ; (4) l’exploitation raisonnée des branches issues des arbres régénérés.
La RNA intègre les arbres dans les systèmes de production. En cas de besoins, le producteur qui pratique la RNA peut émonder ou élaguer les arbres pour le bois énergie, ou en vendre les produits sur les marchés. Ces revenus leur permettent d’acheter un peu plus de céréales.|
La pratique de la RNA englobe (1) la protection des terres de cultures à travers la lutte contre l’érosion éolienne et hydrique, (2) l’amélioration de la fertilité des sols, (3) la production du fourrage pour les animaux d’où une amélioration des conditions production agricole.|
Les espèces d’arbres comme Faidherbia albida fixent l’azote par ses racines ; tout comme le feuillage constitue du fourrage pour les animaux.

Brève description et caractéristiques techniques de la technologie

La régénération naturelle assistée consiste à laisser au cours du défrichement (en saison sèche ou en saison des pluies) des jeunes pousses de francs pieds ou issues des souches (un à trois rejets par souche) des différents arbres et arbustes (entre 80 à 150 pieds à l’hectare) pour qu’ils poursuivent leur croissance.
La réalisation de la RNA consiste à (1) épargner un rejet par buisson et les jeunes arbres, (2) favoriser la croissance des rejets et/ou jeunes pousses épargnées par des tailles d'entretien, (3) élaguer les branches en cas d'excès d'ombre, (5) abattre des pieds pour procéder à des éclaircis si la densité est jugée trop élevée. A la place de chaque pied abattu, le producteur doit épargner et protéger un rejet de souche dans la mesure du possible|

Section 4. Institutions/acteurs impliqués (collaboration, participation, rôle des parties prenantes)

La technologie a-t-elle été développée en partenariat ?

Oui

Dressez la liste des partenaires :

Producteurs locaux, INERA, ICRAF, Réseau MARP|

Précisez le cadre de promotion de la technologie

  • Initiative locale
  • Initiative nationale – gouvernementale
  • Initiative nationale – non gouvernementale
  • Initiative basée sur un programme/projet

La participation des parties prenantes locales, y compris des OSC, a-t-elle été recherchée au cours du développement de la technologie ?

Oui

Dressez la liste des parties prenantes locales:

1. Les groupements des agriculteurs
2. Les groupements des éleveurs
3. Groupements Naam
4. CEAS, CILSS, UICN

Précisez le rôle des parties prenantes ci-dessus dans la conception, l’introduction, l’utilisation et la maintenance de la technologie, le cas échéant.

Les groupements de producteurs sur leur propre initiative vulgarisent la technologie parmi leurs membres. De même des paysans innovateurs développent la technologie dans leurs propres domaines ; ce qui inspire souvent les membres de leur communauté.
Parallèlement, des ONG et associations et organismes de développement, les partenaires techniques et financiers facilitent les visites d’échanges entre producteurs. L’État à travers la loi protège et encourage la pratique de la RNA (lutte contre la coupe abusive du bois, lutte contre la divagation des animaux, lutte contre les feux de brousse, etc.).

La population vivant sur ou à proximité du site a-t-elle été impliquée dans le développement de la technologie?

Oui

Par quels moyens?
  • Consultation
  • Approches participatives

Analyses

Section 5. Contribution à l’impact

Décrivez les impacts sur site (les deux principaux impacts par catégorie)

La pratique de la RNA permet le développement d’un couvert végétal important avec de fortes densités de 140 Sclerocaria birea à l’hectare.
Du point de vue économique, la RNA a un taux de rentabilité interne de l’ordre de 31% |
Un champ de 9 ha avec près de 130 pieds/ ha de Adansonia digitata (Baobabs) dans le Yatenga produit plus de trois tonnes de céréales à l’hectare
La RNA sur un espace de 14 ha récupérés au Yatenga à l’aide de cordons pierreux, de la matière organique, avec plus de 140 arbres à l’hectare engendre un gain de plus 350.000 Francs CFA par an et par an|

Impact sur la biodiversité et le changement climatique

Décrivez:

La pratique de la RNA permet le développement d’un couvert végétal important avec de fortes densités de 140 Sclerocaria birea à l’hectare, améliorant ainsi les capacités de séquestration de carbone|
La RNA, du fait que les principales espèces végétales impliquées sont locales sont mieux adaptées à l'évolution du climat que les espèces exotiques et, de ce fait, garantissent l'effectivité des bénéfices attendus de la reforestation.|
La pratique de la RNA favorise le développement dans les champs d'une certaine diversité d'espèces suivant une densité variable et acceptable. Les espèces généralement rencontrées sont Faidherbia albida, Vitellaria paradoxa, Parkia biglobosa, Lannea microcarpa, etc. |

Une analyse coût-avantage a-t-elle été réalisée?

Une analyse coût-avantage a-t-elle été réalisée? :

Oui

Précisez:

Les espèces épargnées connaissent un meilleur développement car elles se sont déjà adaptées aux conditions locales. Le producteur fait des économies car la production des plants en pépinière n'est pas nécessaire. En outre, le producteur obtient une plus grande diversité d'espèces et par conséquent une gamme plus variée de produits notamment dans les zones où la flore est riche et diversifiée. La technique est très simple et facile à vulgariser et participe à la protection des sols et l’amélioration de la production agricole|

Section 6. Adoption et caractère transposable

La technologie a-t-elle été diffusée/introduite sur d’autres sites?

La technologie a-t-elle été diffusée/introduite sur d’autres sites? :

Oui

Où?

Partout au Burkina Faso

Des mesures d’incitation ont-elles été mises en place pour faciliter le lancement de la technologie?

Des mesures d’incitation ont-elles été mises en place pour faciliter le lancement de la technologie?

Oui

Précisez le type de mesure d’incitation:
  • Mesures d’incitation politique ou réglementaire (telles que les mesures liées aux réglementations et exigences du marché, import/export, investissement étranger, recherche & développent, etc.)
  • Mesures d’incitation financières (telles que des taux préférentiels, aide d’État, subventions, dons, prêts, etc.)

Pouvez-vous identifier les trois principales conditions ayant favorisé la réussite de la meilleure pratique/technologie présentée?

2. Les coûts de production des plants en pépinière sont inexistantes
1. La pratique de la RNA est une initiative individuelle et personnelle des populations locales pour le choix du nombre et des espèces sur le champ
3. Les populations profitent directement des bénéfices issus de la pratique de la RNA (protection des sols, bois de chauffe ou de service, etc.)
La RNA est basée sur des espèces locales qui poussent naturellement, qui sont souvent préférées par les populations

Réplication

Selon vous, la meilleure pratique/technologie proposée peut-elle reproduite, y compris avec un certain degré d’adaptation?

Oui

Si oui, à quel niveau?
  • Local
  • Sous-national
  • National
  • Sous-régional
  • Régional
  • International

Section 7. Leçons tirées

Liées aux ressources humaines

1. Renforcer les capacités techniques des producteurs et des structures d'accompagnement des producteurs en matière de techniques de RNA.
2. Mettre en place des mesures incitatives à la mise en oeuvre de la RNA dans les exploitations agricoles.

Liées aux aspects financiers

1. Solliciter l’accompagnement des partenaires financiers et de l’État pour faciliter l’acquisition du petit matériel nécessaire à la RNA.
2. Identifier et mettre en œuvre des projets d’éducation environnementale dans les écoles.
3. Recourir à l’aide des ONG et associations de développement pour des actions de formations en jouant pleinement leur rôle d’agent de développement de proximité.

Liées aux aspects techniques

1. Promouvoir les visites d’échanges entre producteurs pour la diffusion de la technologie
2. Former les producteurs et techniciens aux techniques de RNA.
3. Promouvoir la RNA par l’ensemencement des espèces à régénérer au sein des buissons (comme lieu de protection)

Modules