Approches

Collaboration de la Jmaâ (conseil tribal) avec l'association du douar comme contact avec l'autorité locale (Caïd) et les forestiers. [Maroc]

ⴰⵎⵢⴰⵡⴰⵙ ⵏ ⵓⵙⵇⵇⵉⵎ ⵏ ⵜⵇⴱⵉⵍⵜ ⴷ ⵜⵎⵙⵎⵓⵏⵜ ⵏ ⵉⵖⵔⵎ, ⵉⴳⴰⵏ ⴰⵡⴰⴹ ⴷ ⵜⵏⴱⴰⴹⵜ ⵜⴰⴷⵖⵔⴰⵏⵜ ⴷ ⵉⵏⴰⴳⴰⵏⵏ

approaches_5144 - Maroc

État complet : 97%

1. Informations générales

1.2 Coordonnées des personnes-ressources et des institutions impliquées dans l'évaluation et la documentation de l'Approche

Personne(s) ressource(s) clé(s)

exploitant des terres:

Tahiri Mustapha

Association de Douar

Taouraoute

Maroc

exploitant des terres:

Ouzayde Mimoun

Association de douar

Taouraoute

Maroc

Spécialiste GDT:

Abdelhakim Aziz

Chef de secteur forestier, Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification

Maroc

Nom du projet qui a facilité la documentation/ l'évaluation de l'Approche (si pertinent)
Projet de Gestion Participative et Intégrée des Bassins Versants pour la Lutte contre l’Erosion (FAO/GPC/MOR/050/SWI)
Nom du ou des institutions qui ont facilité la documentation/ l'évaluation de l'Approche (si pertinent)
Bern University of Applied Sciences, School of Agricultural, Forest and Food Sciences (HAFL) - Suisse

1.3 Conditions relatives à l'utilisation par WOCAT des données documentées

Quand les données ont-elles été compilées (sur le terrain)?

15/06/2019

Le compilateur et la(les) personne(s) ressource(s) acceptent les conditions relatives à l'utilisation par WOCAT des données documentées:

Oui

1.4 Références au(x) questionnaire(s) sur les Technologies de GDT

Limitation du cheptel dans les parcours
technologies

Limitation du cheptel dans les parcours [Maroc]

La Jmaâ, conseil tribal, a instauré une limitation du cheptel pour les personnes n'étant pas originaires de la région, ainsi que pour les bergers faisant pâturer les bêtes de propriétaires d’autres origines. Anciennement, il y avait aussi une limite de la taille du cheptel par ménage pour les habitants du …

  • Compilateur : Stefan Graf
Agdal
technologies

Agdal [Maroc]

Afin de réduire la dégradation des ressources naturelles tels que les pâturages et les forêts, des périodes de fermeture ou de limitations d'usage sont appliquées dans les terres communautaires de tribus Tamazight dans l'Atlas marocain.

  • Compilateur : Stefan Graf

2. Description de l'Approche de GDT

2.1 Courte description de l'Approche

Une association de douar sert d'interface entre la Jmaâ (conseil tribal), l'autorité locale et les forestiers pour gérer la forêt au niveau local. L'association distribue des amendes si des éleveurs ébranchent les arbres pour nourrir le bétail, ou si du bois vert est coupé.

2.2 Description détaillée de l'Approche

Description détaillée de l'Approche:

A Taouraoute, une association de douar est créé dans le but de servir d’ interface reconnue légalement entre le douar, la Jmaâ (conseil tribal), les forestiers et l’autorité locale (Caïd). Cette forme d’organisation permet entre autres de gérer localement la forêt dans laquelle le douar a le droit exclusif de pâturage, et de collecter directement des amendes si des villageois ébranchent les arbres ou coupent du bois vert alors que le douar a décidé de ne pas tolérer ces pratiques. Afin d’enforcer cette décision villageoise, l’association a organisé une réunion avec le chef de secteur forestier et l’autorité locale (le Caïd). Cette rencontre a permis d’obtenir que le Caïd signe le règlement qui autorise l’association à encaisser les amendes. Sans l’aval du Caïd, un règlement de l’association ne peut pas être appliqué. La Jmaâ (conseil tribal Tamazight) qui collabore étroitement avec l’association, s’est chargée d’informer la population douar.

Ce processus a été initié par l’association du douar qui voulait lutter contre la dégradation de la forêt. Elle a organisé une rencontre du village, ou les villageois ont décidé de ne plus couper de branches vertes dans la forêt. Les villageois ont défini une amende pour la coupe de bois vert, et pour l’ébranchage visant à nourrir le bétail. Si le contrevenant ne veut ou ne peut pas payer l’amende, il est dénoncé aux forestiers, qui donnent des amendes beaucoup plus élevées. Ceci incite la population à respecter le règlement et à le faire respecter par les autres villageois. Car au final, c’est tout le village qui profite d’une forêt de meilleure qualité, et une minorité qui bénéficie de la dégradation.

Au début, une partie de la population du village n’était pas convaincues par l’instauration de ce règlement. Cependant, après avoir constaté que l’instauration du règlement menait effectivement à une amélioration de la qualité de la forêt, les sceptiques ont été satisfaits de cette manière de gérer la forêt. Pour satisfaire les besoins en fourrage des éleveurs, en cas de couverture de neige rendant impossible le pâturage dans les parcours, les éleveurs sont autorisés, pour un seul jour, à ébrancher légèrement les chênes verts (Quercus ilex) s’ils le font en groupe. Le groupe veille à ce que l’ébranchage se fasse de manière équilibrée et légère à travers la forêt, au lieu d’arbres émondés totalement.

Le chef de secteur forestier n’a pas de problèmes dans cette forêt, contrairement à d’autres endroits, car les villageois s’occupent de sa gestion et de la distribution des amendes. C’est l’unique forêt qu’il sait être gérée de cette manière dans l’Atlas.

2.3 Photos de l'approche

2.5 Pays/ région/ lieux où l'Approche a été appliquée

Pays:

Maroc

Région/ Etat/ Province:

Midelt

Autres spécifications du lieu :

Taouraoute

2.6 Dates de début et de fin de l'Approche

Indiquez l'année de démarrage:

2009

Si l'année précise est inconnue, indiquez approximativement quand l'Approche a démarré:

il y a moins de 10 ans (récemment)

Commentaires:

L'association a été crée en 2009, mais elle est fonctionelle seulement depuis 2013.

2.7 Type d'Approche

  • initiative/ innovation récente locale

2.8 Principaux objectifs de l'Approche

L'objectif est d'avoir une gestion des ressources naturelles et une résolution locale des conflits et mauvaises pratiques dans le douar, par une association reconnue légalement par les autorités. La Jmaâ (conseil tribal) collabore avec l'association, et même si elle a encore une reconnaissance par la population, elle n'est pas reconnue par les structures étatiques.

2.9 Conditions favorisant ou entravant la mise en œuvre de la(des) Technologie(s) appliquée(s) sous l'Approche

normes et valeurs sociales/ culturelles/ religieuses
  • favorise

La Jmaâ (conseil tribal) est en général acceptée par la population, vu qu'elle est ancrée dans la tradition.

cadre institutionnel
  • favorise

L'autorité collabore en général avec les associations, et non pas avec les institutions traditionelles (Jmaâ).

collaboration/ coordination des acteurs
  • favorise

La coordination Jmaâ (conseil tribal) et association permet d'impliquer les jeunes ainsi que de garder l'institution traditionelle.

cadre juridique (régime foncier, droits d'utilisation des terres et de l'eau)
  • favorise

L'autorité locale travaille en principe uniquement avec des associations reconnues légalement.

cadre politique
  • favorise

La décentralisation est au programme du gouvernement marocain.

gouvernance foncière (prise de décisions, mise en œuvre et application des décisions)
  • favorise

L’application par les acteurs locaux de règles établies par la Jmaâ (conseil tribal) favorise une gestion durable des forêts sur les terres domaniales.

connaissances sur la GDT, accès aux supports techniques
  • favorise

Les connaissances favorisent une gestion durable des terres.

3. Participation et rôles des parties prenantes impliquées dans l'Approche

3.1 Parties prenantes impliquées dans l'Approche et rôles

  • exploitants locaux des terres / communautés locales

La Jmaâ (conseil tribal)

Soutient l'association.

  • organisations communautaires

L'association de douar

Communique avec les forestiers et l'autorité locale, donne les amendes en cas de coupe illégale, gère des problèmes locaux ainsi que l'eau et l'électricité.

  • gouvernement local

Le gouvernement local ainsi que les forestiers.

Les forestiers et le gouvernement local reconnaissent et encouragent l'association dans son travail, et lui permettent d'encaisser des amendes en cas de coupe. Si quelqu'un ne peut pas payer son amende, le service forestier s'occupe de la contravention.

Si plusieurs parties prenantes sont impliquées, indiquez l'organisme chef de file ou l'institution responsable:

L'association gère les délits de coupe.

3.2 Participation des exploitants locaux des terres/ communautés locales aux différentes phases de l'Approche
Participation des exploitants locaux des terres/ communautés locales Spécifiez qui était impliqué et décrivez les activités
initiation/ motivation auto-mobilisation Des exploitants de terres locaux ont décidé de créer une association de douar afin de gérer les problèmes.
planification auto-mobilisation
mise en œuvre auto-mobilisation
suivi/ évaluation auto-mobilisation Le suivi et gardiennage des parcours se fait par la population. S'il y a quelqu'un qui coupe, ils informent l'association.

3.3 Diagramme/ organigramme (si disponible)

Description:

L'association de douar est l'interface entre les autorités formelles (le forestier de secteur ainsi que l'autorité locale) et la population du douar et permet au douar d'avoir des contacts et contrats formels. L'association communique avec le douar via la Jmaâ, qui est le conseil tribal traditionnel représentant les 6 lignages du douar. En cas des problèmes de coupe ou d'ébranchage, l'association encaisse des amendes auprès des contravenants, ce qui a lieu très rarement.

Auteur:

Stefan Graf

3.4 Prises de décision pour la sélection de la Technologie/ des Technologies

Indiquez qui a décidé de la sélection de la Technologie/ des Technologies à mettre en œuvre:
  • les exploitants des terres seuls (auto-initiative)
Spécifiez sur quelle base ont été prises les décisions:
  • expériences et opinions personnelles (non documentées)

4. Soutien technique, renforcement des capacités et gestion des connaissances

4.1 Renforcement des capacités/ formation

Une formation a-t-elle été dispensée aux exploitants des terres/ autres parties prenantes?

Non

4.2 Service de conseils

Les exploitants des terres ont-ils accès à un service de conseils?

Non

4.3 Renforcement des institutions (développement organisationnel)

Des institutions ont elles été mises en place ou renforcées par le biais de l'Approche?
  • oui, beaucoup
Spécifiez à quel(s) niveau(x), ces institutions ont été renforcées ou mises en place:
  • local
Décrivez l'institution, ses rôles et responsabilités, ses membres, etc.

L'association de douar a été mise en place afin de gérer les problèmes d'ébranchage ainsi que de servir d'interface entre le village, l'autorité locale à Tounfite et le forestier responsable.

  • Légal
Donnez plus de détails:

Un cadre légal a aidé et renforcé la Jmaâ (conseil tribal) ainsi que l'association de douar.

4.4 Suivi et évaluation

Le suivi et l'évaluation font ils partie de l'Approche? :

Oui

Commentaires:

Le suivi des règles se fait par tout le douar, et si des délits de coupe sont observés l'association est informée.

Si oui, ce document est-il destiné à être utilisé pour le suivi et l'évaluation?

Non

4.5 Recherche

La recherche a-t-elle fait partie intégrante de l’Approche?

Non

5. Financement et soutien matériel externe

5.1 Budget annuel de la composante GDT de l'Approche

Si le budget annuel précis n'est pas connu, indiquez une fourchette:
  • < 2 000
Commentez (par ex. principales sources de financement/ principaux bailleurs de fonds):

Le budget de la composante GDT est négligeable, il s'agit de quelques téléphones fait en cas de problèmes.

5.2 Soutiens financiers/ matériels fournis aux exploitants des terres

Les exploitants des terres ont-ils reçu un soutien financier/ matériel pour la mise en œuvre de la Technologie/ des Technologies?

Non

5.3 Subventions pour des intrants spécifiques (incluant la main d'œuvre)

  • aucun
 

5.4 Crédits

Des crédits ont-ils été alloués à travers l'Approche pour les activités de GDT?

Non

5.5 Autres incitations ou instruments

D'autres incitations ou instruments ont-ils été utilisés pour promouvoir la mise en œuvre des Technologies de GDT?

Oui

Si oui, spécifiez:

Une nouvelle réglementation a été mise en place. Des amendes de 500 DH sont à payer à l'association de douar en cas d'ébranchage pour nourrir le bétail, et de 250 DH par fagot de bois vert coupé.

6. Analyses d'impact et conclusions

6.1 Impacts de l'Approche

Est-ce que l'Approche a autonomisé les exploitants locaux des terres, amélioré la participation des parties prenantes?
  • Non
  • Oui, un peu
  • Oui, modérément
  • Oui, beaucoup

C'est l'association qui gère immédiatement les problèmes d'ébranchage.

Est-ce que l'Approche a aidé les exploitants des terres à mettre en œuvre et entretenir les Technologies de GDT?
  • Non
  • Oui, un peu
  • Oui, modérément
  • Oui, beaucoup

Oui, elle permet de maintenir les arbres.

Est-ce que l'Approche a amélioré la coordination et la mise en œuvre de la GDT selon un bon rapport coût-efficacité?
  • Non
  • Oui, un peu
  • Oui, modérément
  • Oui, beaucoup

Oui, car le forestier ne doit pas se déplacer pour gérer des problèmes d'ébranchage.

Est-ce que l'Approche a construit/ renforcé les institutions, la collaboration entre parties prenantes?
  • Non
  • Oui, un peu
  • Oui, modérément
  • Oui, beaucoup

L'association qui a été créée collabore avec la Jmaâ (conseil tribal), les forestiers et l'autorité locale.

Est-ce que l'Approche a encouragé les jeunes/ la prochaine génération d'exploitants des terres à s'engager dans la GDT?
  • Non
  • Oui, un peu
  • Oui, modérément
  • Oui, beaucoup

Oui, car l'association est constituée de plus jeunes que la Jmaâ (conseil tribal).

Est-ce que l'Approche a amélioré les questions foncières et des droits d'utilisation qui entravent la mise en œuvre des Technologies?
  • Non
  • Oui, un peu
  • Oui, modérément
  • Oui, beaucoup

Oui, car une application centralisée de lois forestières sur des terres de parcours tribales était difficile pour les forestiers, alors que maintenant que c'est géré au niveau local par la communauté il n'y a plus ce problème.

Est-ce que l'Approche a conduit à l'utilisation/ sources d'énergie plus durables?
  • Non
  • Oui, un peu
  • Oui, modérément
  • Oui, beaucoup

L'ébranchage ne se fait plus tout au long de l'année. Les utilisateurs utilisent du gaz pour cuisiner.

6.2 Principale motivation des exploitants des terres pour mettre en œuvre la GDT

  • augmenter la production

Ils veulent garder des branches pour l'hiver.

  • réduire la dégradation des terres

Les utilisateurs veulent éviter de détruire totalement la forêt.

  • conscience environnementale

Ils veulent conserver la forêt.

6.3 Durabilité des activités de l'Approche

Les exploitants des terres peuvent-ils poursuivre ce qui a été mis en œuvre par le biais de l'Approche (sans soutien extérieur)?
  • oui
Si oui, décrivez de quelle manière:

Cela marche sans soutien extérieur, peut continuer comme cela.

6.4 Points forts/ avantages de l'Approche

Points forts/ avantages/ possibilités du point de vue de l'exploitant des terres
La collaboration entre l'association et la Jmaâ (conseil tribal) est cruciale pour arriver à une gestion durable des ressources.
La forêt continue d'être pâturée, donc le parcours n'est pas entravé pour les éleveurs. Ceci est un avantage par rapport à l'autre mesure prise pour la conservation de la forêt, la mise en défens.
Points forts/ avantages/ possibilités du point de vue du compilateur ou d'une autre personne ressource clé
Les décisions se font localement, et les amendes sont immédiates, avec une incitation pour tout le douar d'éviter les dégradations ainsi que les réprimer.

6.5 Faiblesses/ inconvénients de l'Approche et moyens de les surmonter

Faiblesses/ inconvénients/ risques du point de vue du compilateur ou d'une autre personne ressource clé Comment peuvent-ils être surmontés?
L'approche permet une réduction des dégradations, mais pas une régénération des ressources naturelles, donc de la forêt. Introduire un mécanisme de protection de rejets/semis pour permettre la régénération des arbres.
Introduire un système de rotation, un système d'agdal pastoral (période de repos) pour permettre la régénération de la strate herbacée et arborée.

7. Références et liens

7.1 Méthodes/ sources d'information

  • visites de terrain, enquêtes sur le terrain

Visite de la forêt avec un membre de l'association.

  • interviews/entretiens avec les exploitants des terres

Interviews avec plusieurs membres de l'association.

7.2 Références des publications disponibles

Titre, auteur, année, ISBN:

Gestion durable des espaces boisés, Mohamed Qarro, 978-2-912081-48

Disponible à partir d'où? Coût?

www.econostrum.info/attachment/808076/

Titre, auteur, année, ISBN:

Holistic Management: A New Framework for Decision Making, Allan Savory & Judy Butterfield, 9781559634878

Disponible à partir d'où? Coût?

gen.lib.rus.ec

7.3 Liens vers les informations pertinentes disponibles en ligne

Titre/ description:

De la parole aux gestes...: éléments de réflexion sur les dispositifs de gestion concertée des ressources forestières et pastorales...

URL:

https://www.researchgate.net/publication/282172348_De_la_parole_aux_gestes_elements_de_reflexion_sur_les_dispositifs_de_gestion_concertee_des_ressources_forestieres_et_pastorales_au_Maroc

Titre/ description:

Participatory Rangeland Management Guidelines by Flintan & Cullis

URL:

https://es.slideshare.net/copppldsecretariat/introductory-guidelines-prm

Titre/ description:

Questionnaire WOCAT sur le fonctionnement de la Jmaâ (conseil tribal)

URL:

https://qcat.wocat.net/en/wocat/approaches/view/approaches_3158/

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